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Le procès de Bruno Cholet en cinq temps forts

Le taxi clandestin et délinquant multirécidiviste, condamné à la perpétuité pour le meurtre d'une étudiante suédoise, va faire appel. FTVi revient sur ce procès.

Article rédigé par franceinfo
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Dessin d'audience représentant Bruno Cholet lors de son procès devant les assises de Paris, le 13 septembre 2012. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

JUSTICE – La perpétuité. Malgré les dénégations de Bruno Cholet, la cour d'assises de Paris a condamné, vendredi 14 septembre, le taxi clandestin et délinquant multirécidiviste à la réclusion à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre en 2008 de Susanna Zetterberg, une étudiante suédoise. Son avocat a annoncé qu'il allait faire appel.

Cette condamnation correspond aux réquisitions prises jeudi par l'avocat général. Il s'agit de la peine maximale encourue par l'accusé, déjà condamné une dizaine de fois, notamment pour trois viols. FTVi revient sur les cinq temps forts de ce procès, qui a permis de mettre en lumière la personnalité complexe de l'accusé

1Un malaise à l’ouverture du procès

Premier rebondissement, mardi 4 septembre, à l'ouverture de l'audience : Bruno Cholet, brun bedonnant à lunettes âgé de 55 ans, fait un malaise au bout de vingt minutes. Il est évacué de la salle, paraissant inconscient, alors que la présidente de la cour, Xavière Siméoni, vient juste de tirer au sort les six jurés. Le procès est suspendu jusqu’au lendemain. L’accusé ne passe plus la nuit en prison, mais à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu (Paris), afin d'y être maintenu sous surveillance médicale.

2Cholet se présente nu à l'audience

Vendredi 7 septembre, pour exiger de ne plus passer ses nuits à l'hôpital, Bruno Cholet refuse d'entrer dans le box, allant jusqu'à se déshabiller dans la souricière. "Le détenu est nu", annonce le gendarme à la présidente de la cour. "On ne peut pas lui mettre une chemise de force ? Alors il va comparaître nu" et s'expose au "délit d'exhibition sexuelle", répond la magistrate, excédée.

Finalement, Bruno Cholet se ravise et assiste à l'audience avec le pantalon noir, la chemise parme et la veste crème qu'il porte depuis le début.

3Aux parents de la victime : "Je suis innocent"

Les éléments matériels accablent Bruno Cholet. Mais dès son arrestation et tout au long de son procès, qui a duré deux semaines, il a nié catégoriquement avoir tué la jeune fille de 19 ans après l'avoir prise en charge dans son taxi à la sortie d'une boîte de nuit parisienne.

Susanna a reçu quatre balles dans la tête et portait une autre blessure à la poitrine, vraisemblablement causée par une arme blanche. L'état de son corps, en partie carbonisé, n'a pas permis d'établir si elle avait subi des violences sexuelles.

"Je suis innocent, je n'ai jamais croisé votre fille et je ne l'ai pas tuée, je veux que vous repartiez avec cette certitude", a-t-il encore déclaré ce vendredi matin aux parents et au frère de la victime.

4Il accuse la police d'avoir fabriqué des preuves

L’accusé soutient être l’objet d'une "affaire montée de toutes pièces" par la police, qu'il accuse depuis son interpellation d'avoir fabriqué des preuves contre lui. Ce délinquant multirécidiviste - condamné à une dizaine de reprises, dont deux fois pour des viols - assure que "la police a voulu [qu'il] travaille pour elle", à une époque où il trempait dans le trafic de drogue. "J'ai refusé et depuis, je n'ai pas cessé d'avoir des problèmes", a-t-il lancé avec aplomb à la cour, dans un nouvel échange plutôt tendu avec la présidente, agacée par son arrogance.

5Les experts le décrivent comme un dangereux pervers

"Un pervers" qui "prend plaisir à faire le mal". C'est ainsi que le psychiatre Serge Brion a conclu son exposé implacable sur la personnalité de Bruno Cholet. Selon l'expert, ce dernier présente une "véritable perversion morale, sexuelle et sociale en général", mais "ne présente pas d'anomalie mentale psychique". Il n'est donc ni malade ni irresponsable. Et une "injonction de soins" n'aurait "aucun effet thérapeutique".

D'autres experts ont décrit à la barre les "carences affectives" dont l'accusé a souffert dès sa naissance. Enfant, Bruno Cholet a été ballotté de foyers en institutions spécialisées, avant la maison de correction puis la prison, où il a passé plus de la moitié de sa vie.

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