Pizza, ascenseur en panne et dialogue de sourds : le récit de la garde à vue de Sarkozy
Durant dix-huit heures, mardi et mercredi, Nicolas Sarkozy a dû se plier à une garde à vue avant d'être présenté à des juges. Nos confrères du "Figaro" en racontent les coulisses.
Un marathon de dix-huit heures. De 8 heures, mardi matin, jusqu'au milieu de la nuit, Nicolas Sarkozy a dû se plier à la dure réalité d'une garde à vue, suivie d'un défèrement devant deux juges d'instruction. Le Figaro raconte, jeudi 3 juillet, les détails de ces dix-huit heures d'interrogatoires.
Tout commence à 8 heures du matin, lorsque la voiture de Nicolas Sarkozy arrive au siège de la police judiciaire, à Nanterre. A ce moment-là, l'ex-chef de l'Etat ne sait pas, selon ses proches, s'il va être interrogé librement ou sous le statut de la garde à vue. Le suspense ne dure pas bien longtemps : à peine assis dans le bureau des enquêteurs, sa garde à vue lui est notifiée, rapporte Le Figaro.
Droit à un avocat… et à une pizza
Comme pour tout justiciable en pareilles circonstances, le début de l'interrogatoire est de pure forme. Nicolas Sarkozy est prié de décliner son identité et celle de ses ascendants. Les policiers l'informent qu'il a droit à un avocat. Car l'ex-président est venu seul, sans conseil, en signe de protestation. Son principal avocat, Thierry Herzog, est en garde à vue depuis la veille, dans les mêmes locaux.
Ce n'est qu'au bout de trois heures que l'interrogatoire entre dans le vif du sujet. A midi, Nicolas Sarkozy est autorisé à se faire livrer une pizza, et l'audition se poursuit, calmement, jusqu'à 22 heures. Les policiers envoient les PV d'audition aux deux magistrates du pôle financier, à Paris. Quelques dizaines de minutes plus tard, celles-ci ordonnent que Nicolas Sarkozy leur soit présenté.
"Rien à dire" aux magistrates
Après être resté bloqué vingt minutes avec des policiers dans un ascenseur en panne dans les locaux de Nanterre, l'ancien chef de l'Etat est conduit dans une voiture de police jusque dans le bureau des juges. Cette fois, il se fait assister par l'avocat Pierre Haïk. L'interrogatoire tourne au dialogue de sourds. Nicolas Sarkozy accuse les magistrates d'être des "juges politiques" et estime n'avoir rien à leur dire. Une heure trente d'audition plus tard, il rentre chez lui, à 1h50.
Le quotidien note que contrairement à son client, Thierry Herzog a dû subir des conditions de garde à vue bien plus dures. A son arrivée, sa ceinture et sa montre lui ont été retirées et son interrogatoire a été mené non dans un bureau, mais en cellule de garde à vue.
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