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Meurtre d'Agnès au Chambon-sur-Lignon : le procès entièrement à huis clos

Le procès du viol et l'assassinat d'Agnès Marin, une collégienne de 13 ans retrouvée calcinée en novembre 2011 au Chambon-sur-Lignon, s'est ouvert mardi matin devant les assises des mineurs de Haute-Loire. La cour a ensuite annoncé que les audiences se tiendront à huis clos. L'avocate générale avait réclamé la publicité des débats.
Article rédigé par Estelle Cognacq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (R Brunel Maxppp)

Le procès du viol et l'assassinat d'Agnès Marin, qui s'est ouvert mardi matin, se tiendra finalement à huis clos devant les assises des mineurs de Haute-Loire. La cour a refusé la publicité des débats car l'accusé, Matthieu M., était mineur au moment des faits. Mince et pâle, les traits juvéniles, l'accusé est entré dans le box à 9 heures. Vêtu d'un costume noir et portant des lunettes, il a gardé la tête rentrée dans les épaules, visage inexpressif.

Agnès Marin, âgée de 13 ans, avait été retrouvée calcinée en novembre 2011 au Chambon-sur-Lignon. L'accusé et elle étaient tous les deux élèves au collège-lycée Cévénol. Matthieu M., aujourd'hui âgé de 19 ans, est également jugé pour le viol sous la menace d'une arme d'une amie de 16 ans, dans le Gard, en août 2010.

Eviter "un procès parallèle dans la salle des pas perdus"

L'avocate générale avait pourtant réclamé mardi matin un procès public en rappelant qu'une partie des débats porterait "sur la responsabilité que pourrait encourir l'institution judiciaire ". Jeanne-Marie Vermeulin a aussi expliqué qu'elle souhaitant éviter "un procès parallèle dans la salle des pas perdus ". 

Un débat public souhaité également par les parents d'Agnès. Leur avocat, Me Szpiner, a argué devant la cour que la seule chose qui leur restait, "c'est que ce qui est arrivé à leur fille puisse servir à
d'autres. 
On a besoin de cette pédagogie de la justice ".

La première victime ne souhaitait pas un débat public

A l'opposé, les deux avocates de Matthieu M. ont plaidé pour le huis clos total. Me Joëlle Diez a expliqué que "sa personnalité est construite avec de telles pathologies qu'on a le  risque, soit qu'il se taise, soit qu'il surjoue ". "Pour moi c'est un enfant, un grand enfant. Quand on bouscule les choses,  on se heurte à un possible mutisme ", a-t-elle insisté. 

L'avocate de la première victime, Me Valérie Devèze, a elle aussi refusé toute publicité des débats. Elle a expliqué que sa cliente "a déjà
énormément 
souffert de ce qui s'est passé. Il ne faudrait pas qu'à la souffrance
physique 
s'ajoute la souffrance psychique ".

Après l'annonce du huis clos, la cour a fait sortir le public et a entamé les débats, avec la lecture de l'ordonnance de mise en accusation et l'examen de la personnalité de Matthieu M. Le verdict est attendu le 28 juin.

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