Mineurs en prison : le contrôleur général dénonce les violences
Quand les contrôleurs débarquent
à Villeneuve-lès-Maguelone à la mi-février, le quartier des mineurs héberge vingt
adolescents dont six sont incarcérés pour la première fois. Et tous
sont dans des cellules individuelles. L'essentiel des violences constaté a lieu dans la cour de promenade.
"Hormis un point d'eau" précise le rapport, elle ne
dispose d'aucun équipement, ni sanitaire
ni sportif. En un an, 24 cas de violence
grave ont été recensés, un nombre en deçà
de la réalité selon les contrôleurs.
Des coups comme "rite de passage"
Un enfant
leur raconte par exemple avoir "cassé le nez et salement amoché" un
autre. Il est question de coups de poing et coups de pied au visage comme "rite de passage" à l'entrée en prison. Et la plupart de
ces agressions échappent aux surveillants à cause des angles
morts dans la cour qui est par ailleurs un lieu de trafics, "les enfants allant rechercher dans les zones neutres bordant la
cour des projections d'objets destinées aux majeurs incarcérés".
Une "sorte de résignation" aux violences
Autre grief, les procédures
disciplinaires, trop lentes, "les délais de convocation devant
la commission de discipline peuvent atteindre plusieurs mois". Les contrôleurs disent
enfin avoir eu du mal à obtenir
leurs informations comme si on avait voulu minimiser l'ampleur des violences. Ils critiquent aussi l'absence de réactions de certains responsables, et "une sorte de résignation aux
formes d'agression constatées, tirée du motif que ces enfants sont de toute
évidence portés à la violence et que rien d'utile ne peut être opposé à ce qui
apparaît comme
Tout cela met donc
"en péril de manière très sérieuse l'intégrité corporelle des
mineurs incarcérés dans l'établissement".
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