Moines de Tibéhirine : deux juges antiterroristes français en Algérie dimanche
C'est une étape importante dans l'enquête sur l'assassinat en 1996 des sept moines français à Tibéhirine en Algérie. Après des années de pourparlers difficiles avec les autorités algériennes, le juge antiterroriste chargé du dossier, Marc Trévidic, va pouvoir se rendre sur place. Accompagné de la juge Nathalie Poux et d'une équipe d'experts, il décolle ce dimanche pour Alger. Leur mission sera délicate : exhumer les têtes des moines. Les "têtes" uniquement, puisque les restes des corps n'ont jamais été retrouvés.
Les experts vont essayer de déterminer la cause exacte de la mort des moines et de répondre à plusieurs questions qui restent encore sans réponses. Les religieux français ont-ils été décapités après leurs décès ? Peut-on retrouver des impacts de balles ?
Investigations sous le contrôle algérien
Ces autopsies sont capitales car elles pourraient permettre d'établir la signature des assassins. À l'époque, le massacre avait été revendiqué par les islamistes du GIA. Mais cette thèse a aujourd'hui du plomb dans l'aile. La justice française se demande si des autorités algériennes n'ont pas été impliquées dans l'enlèvement des moines ce qui permettrait d'ailleurs de comprendre la frilosité d'Alger dans ce dossier et la difficile coopération avec la France.
Si le juge Marc Trévidic se réjouit de pouvoir enfin se rendre sur place pour enquêter il n'aura pas totalement les mains libres. Les investigations vont se dérouler sous le contrôle d'un magistrat algérien.
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