Mort de Renaud Van Ruymbeke : "Il est le premier à ne pas avoir eu peur des puissants", déclare l'ancien juge anticorruption Éric Halphen

C'était un "homme modeste d'une grande culture, d'un grand sens de l'humour", ajoute, vendredi sur franceinfo, Éric Halphen, qui le connaissait bien.
Article rédigé par franceinfo
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Eric Halphen, ancien juge anticorruption et écrivain, le 11 mai 2017 à Caen (Calvados). (ST?PHANE GEUFROI / MAXPPP)

"Comme juge, il a ouvert la voie", déclare, vendredi 10 mai sur franceinfo, Éric Halphen, ancien juge anticorruption et écrivain, proche de l'ancien juge Renaud Van Ruymbeke, mort à l'âge de 71 ans et connu pour avoir notamment instruit les affaires Elf, Kerviel ou encore Cahuzac.

"Il est le premier à ne pas avoir eu peur des noms des politiques, des puissants. Il travaillait en toute indépendance avec beaucoup de courage et une grande technicité", ajoute Éric Halphen. Mais selon lui, dans ce genre de dossier, "le courage ne suffit pas", il faut également bien connaître ses dossiers : "Il travaillait énormément, connaissait par cœur ses dossiers et connaissait toutes les ficelles du métier de juge d'instruction"

"C'est quelqu'un qui je l'espère restera dans les mémoires des futurs magistrats parce qu'il était de nature à nous inspirer".

Éric Halphen, ancien juge anticorruption

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Dans les dossiers complexes qui mêlent finance et politique, "on a tout simplement une tâche à accomplir, on a un dossier sur lequel il faut essayer de savoir le mieux possible la vérité", explique l'ancien juge. "Du coup, on essaye d'enquêter, de lancer des investigations, de procéder à des interrogatoires ou à des mises en examen sans s'interroger sur les éventuels risques". Selon lui, quand Renaud Van Ruymbeke "a instruit les affaires qui touchaient le PS, de la même façon que moi sur l'affaire du RPR, on ne se pose pas la question de savoir pourquoi on est là mais on est là et on essaye tout simplement de rester nous-mêmes et d'instruire". 

Éric Halphen se dit "peiné" de "perdre un modèle comme juge et un ami comme homme". Il décrit son ami comme un "homme modeste d'une grande culture, d'un grand sens de l'humour", qui "n'a jamais eu la grosse tête" et dont il retient "le rire". Un homme "qui avait encore son mot à dire pour améliorer notre société".

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