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Nicolas Sarkozy entretient une histoire d'amour avec le Raid depuis l'affaire "Human Bomb" en 1993

De l'épisode "Human bomb", surnom d'un preneur d'otages en 1993, à l’intervention de Toulouse contre Mohamed Merah, jeudi 22 mars, Nicolas Sarkozy entretient une relation étroite avec le Raid, groupe d’intervention d’élite de la police nationale.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, prononce un discours devant les policiers du Raid en 2007. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

De l'épisode "Human bomb", surnom d'un preneur d'otages en 1993, à l'intervention de Toulouse contre Mohamed Merah, jeudi 22 mars, Nicolas Sarkozy entretient une relation étroite avec le Raid, groupe d'intervention d'élite de la police nationale.

En 2007, à peine élu, Nicolas Sarkozy prend une décision importante : écarter la gendarmerie et le GIGN de la sécurité du président de la République au profit de la police. Une décision qui n'est pas anodine pour l'ancien ministre de l'intérieur et chef de la police.

"Ils ont été mis à l'écart par l'équipe de policiers qui s'occupait jusqu'alors de la sécurité de Nicolas Sarkozy, écrivait Libération en juin 2007 à propos du Raid, ce groupe d'intervention fondé en 1985 par Robert Broussard et Ange Mancini. «C'est logique, estime-t-on à la direction de la police nationale. Une relation de confiance s'est établie. Pourquoi la rompre ?»"

Décoré de la médaille du Raid

L'intervention du Raid, unité policière de "Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion", à Toulouse n'est donc pas anodine. Elle scelle et confirme la relation de confiance entretenue par Nicolas Sarkozy avec ce groupe d'élite depuis l'épisode Human Bomb à Neuilly-sur-Seine en 1993, lorsque le président-candidat était maire de cette commune des Hauts-de-Seine. "Le Raid, bras armé de Sarkozy", analyse l'Express.

"Entre Nicolas Sarkozy et le RAID, c'est une histoire d'amour", témoignait François Griscelli, ancien du Raid, au Point en février 2011.

L'idylle débute donc lors de la prise d'otage dans une maternelle de Neuilly, lorsque Nicolas Sarkozy mène directement les négociations avec celui qui se fait appeler "Human Bomb". Au côté du Raid.

Le preneur d'otage est abattu mais l'affaire est menée sans victime collatérale. Celui qui était alors premier édile de la ville reçoit à la suite de l'opération la médaille du Raid, selon un article d'Ariane Chemin dans Le Nouvel observateur intitulé "Les médaillés du Président", paru en janvier 2009.

Sarkozy, Colonna et le Raid

Depuis lors, Nicolas Sarkozy "considère un peu le Raid comme sa chose", dixit M. Griscelli, tandis qu'il se méfie fortement de l'armée et de la gendarmerie, selon le journaliste d'i

En 2002, alors ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy s'attèle à l'arrestation de l'assassin présumé du préfet Erignac, Yvan Colonna. Il réinvestit le Raid en Corse - la gendarmerie y est pourtant largement implantée - en nommant à sa tête un proche, ancien de l'opération neuilléenne, Christian Lambert (nommé par Nicolas Sarkozy préfet de Seine-Saint-Denis en 2010).

Colonna arrêté, le Raid tire profit de cette réussite médiatisée. Nicolas Sarkozy également.

C'est donc sans surprise que l'unité d'élite appelée à intervenir à Toulouse afin de neutraliser Mohamed Merah n'est pas le GIGN mais le Raid. Mais les polémiques qui commencent à enfler sur l'efficacité des services de renseignement pourrait faire de cette unité d'élite, si chère au Président, une victime collatérale.

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