Ouverture du procès de la tentative d'assassinat de Karim Achoui
Six personnes, soupçonnées d'avoir tenté d'assassiner l'ex-avocat Karim Achoui, sont jugées à partir de ce
mardi par la Cour d'assises de Paris. Les six hommes sont fichés au grand
banditisme mais ne semblent pas avoir de mobile apparent.
Karim Achoui,
pénaliste médiatique qui s'était fait une réputation en défendant des figures du
milieu, affirme quant à lui qu'un policier a commandité l'action.
Un tireur à moto
Les faits se sont déroulés le
22 juin 2007, peu avant 22h. Karim Achoui sortait de son cabinet, boulevard
Raspail, à Paris. Un homme l'a touché de deux balles de gros calibre. Il était
à moto avec un second homme.
Le tireur présumé a été
formellement identifié par l'ex-avocat, aujourd'hui radié du barreau pour
manquements déontologiques dans une autre affaire. Il s'agit de Ruddy Terranova,
un ancien indic de la police. Le pilote présumé de la moto sur laquelle les deux
hommes ont pris la fuite s'appelle Mamdou Ba.
Trois hommes présentés comme
des intermédiaires de l'opération sont également jugés ce mardi, ainsi que
Djamel Hakkar qui, selon l'accusation, aurait commandité l'action depuis sa
cellule.
"C'est totalement
scandaleux de réduire Karim Achoui à un statut de voyou" (l'un des avocats
de Karim Achoui)
Selon l'accusation, une
partie du groupe aurait notamment participé à une réunion préparatoire le 13
juin au soir au domicile de Ruddy Terranova à Aubergenville (Yvelines). Un
témoin clef a également dit avoir été sollicité courant juin par Terranova pour
piloter la moto utilisée lors de la tentative d'assassinat mais avoir refusé.
Il s'est depuis rétracté.
Les six suspects ont été identifiés à partir de renseignements "anonymes " parvenus à
un commissaire de la police judiciaire de Versailles. Pour Karim Achoui, ce commissaire de police avait
des "rapports avec Ruddy Terranova " proches "de l'association
de malfaiteurs ". Il avait en effet été l'officier référent de Ruddy Terranova,
sept fois condamné, avant qu'il ne soit radié pour "instabilité " de
la liste des agents infiltrés.
"J'ai la conviction que c'est un fonctionnaire
de police, sans remettre en cause l'institution police judiciaire. Je considère
que l'un des leurs s'est mal conduit ", a affirmé l'ex-avocat. Aucun
élément de l'enquête n'a permis d'étayer cette thèse.
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