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Procès Bonnemaison : "Non, vous n'êtes pas un assassin", affirme le procureur

L'accusation a requis cinq ans de prison avec sursis, sans interdiction d'exercer la profession de médecin, contre l'ancien urgentiste, poursuivi pour avoir empoisonné sept malades en phase terminale, entre 2010 et 2011. 

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Bonnemaison, ancien médecin, arrive au tribunal de Pau (Pyrénées-Atlantiques), au premier jour de son procès, le 11 juin 2014. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"Vous avez agi en médecin, mais en médecin qui s'est trompé", a déclaré l'avocat général, mardi 24 juin. Le parquet requiert "cinq ans de prison que vous pourrez assortir de sursis", sans interdiction d'exercer la profession de médecin, contre Nicolas Bonnemaison, ancien urgentiste bayonnais, poursuivi pour avoir empoisonné sept patients en fin de vie. "Et pourtant, je maintiens l'intégralité de mes accusations", précise l'avocat général.

"Non, vous n'êtes pas un assassin, vous n'êtes pas un empoisonneur au sens commun de ces termes", a déclaré Marc Mariée, devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau, face à un accusé concentré, ne le quittant des yeux que pour prendre des notes, dans une salle comble plongée dans un silence presque religieux.

"Mon regard sur vous a changé"

"Il est rare, il est exceptionnel qu'un assassin présente ses actes comme un geste de compassion", a-t-il ajouté au sujet des faits reprochés à l'urgentiste. Patrick Bonnemaison est accusé d'avoir abrégé la vie de malades en phase terminale en leur administrant des médicaments hors de tout protocole, entre 2010 et 2011, selon lui pour abréger leurs souffrances.

"Au cours de ce procès, mon regard sur vous a changé", a concédé Marc Mariée. Une déclaration forte à l'issue de trois semaines d'audience, commencées le 11 juin, où des médecins, des collègues et même des proches de victimes sont venus soutenir l'ex-docteur, qui a assumé tous ses actes pour lesquels il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

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