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Procès du balcon effondré à Angers : face à son "triple deuil", le frère d'une jeune victime attend avec "beaucoup d'impatience d'entendre ce que les responsables ont à dire"

A partir de ce mercredi et pour trois semaines, cinq professionnels de la construction seront jugés devant le tribunal d’Angers (Maine-et-Loire) pour "homicides et blessures involontaires". La justice devra établir leurs responsabilités. 

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le 15 octobre 2016 à Angers (Maine-et-Loire), la chute d’un balcon coûtait la vie à 4 jeunes, 14 autres étaient blessés. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

C'est un accident qui a marqué les esprits. Dans la nuit du 15 au 16 octobre 2016 à Angers, la chute d’un balcon coûtait la vie à 4 jeunes, 14 autres étaient blessés. 

Le soir de la crémaillère dans le centre-ville d'Angers, Théophile et sa petite sœur, Lou, prenaient l’air sur le balcon au 3ème étage avec leurs amis quand il s'effondre aux alentours de 23h. 18 jeunes sont entraînés dans sa chute. Quatre d’entre eux, trois garçons âgés de 21, 23 et 25 ans, ainsi que Lou, 18 ans, n'y survivront pas.

Aujourd’hui, son frère veut des réponses. "C'est un triple deuil pour lui", confie son avocat Maître Louis René Penneau, "car il a perdu sa sœur mais il a aussi perdu ses deux meilleurs amis, des jeunes gens qu'il connaissait depuis qu'il avait cinq ou six ans. Il attend avec beaucoup d'impatience d'entendre ce que les responsables ont à dire de ce drame et il attend, peut être, une vérité judiciaire".

L’enquête a pointé du doigt des malfaçons dans la construction de l’immeuble et de ses balcons, posés sur des dalles coulées dans des conditions insatisfaisantes selon les juges.

Architecte, maçons et contrôleur technique à la barre

Cinq personnes sont mises en examen l’architecte Frédéric Rolland, Patrick Bonnel le patron de l’entreprise de gros œuvre, son chef de chantier et son conducteur de travaux, ainsi que le chargé d’affaire de l’organisme de contrôle, l’Apave. Avec son confrère Me Thierry Fillion, l’avocat Pascal Rouillé défend l’entrepreneur Patrick Bonnel mis en cause.  

"Il y a beaucoup d’inquiétude à l’idée de devoir se présenter dans un procès de cette dimension, avec cette accusation terrible d’avoir peut être commis des fautes. Depuis le départ, après la sidération, l’incompréhension totale, il a contribué à la manifestation de la vérité, dans le cadre d’audition ce qu’il a pu réunir comme documentation. Aujourd’hui il se sent, bien sûr, responsable de ceux qui ont travaillé sous son autorité, il était en charge de la sécurité de ces personnes et de ceux qui allaient y habiter. 

" La logique est d’abord d’écouter ceux qui ont souffert et souffrent encore, c’est d’abord le procès de la parole des victimes."

Pascal Rouillé, avocat

à franceinfo

Ensuite il y aura une tentative de comprendre ce qui a pu se passer, pourquoi ce bâtiment présente ces faiblesses au départ, pourquoi il s’est dégradé sans que les professionnels en charge de la gestion du bâtiment ne réagissent. Pourquoi n’a-t-on pas fait les menus travaux qui ont évité le drame ?" s'intérroge-t-il.

L’instruction a pourtant écarté cette hypothèse, pointant du doigt des malfaçons dans la construction de l’immeuble et de ses balcons. De nombreux experts vont venir défiler a la barre pendant ces trois semaines de procès.   

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