Procès Xynthia : René Marratier n’est pas "un monstre"
Dernier jour du procès de la tempête Xynthia et la parole est aux avocats de René Marratier, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer. La justice lui reproche de n'avoir jamais alerté ses administrés sur les risques d'inondation de la commune. Mais pour Me Antonin Lévy, un de ses avocats, René Marratier n’est pas un "monstre ".
"Pendant cinq semaines, on a désigné (René Marratier) comme un monstre, un salopard, un être humain que rien n'atteint ", a-t-il expliqué, "le tribunal est venu demander aux parties civiles si le maire a fait preuve de cœur. (...) Quand René Marratier vient expliquer ses excuses, ses sentiments, on ne l'entend pas. On lui nie finalement le droit de souffrir ". Me Lévy craint une "compassion (qui) crée un déséquilibre fort (...) et peut peser lourd ".
"Etrillé" à la barre
Selon Me Mathieu Hénon, autre avocat de René Marratier, le procureur a "réclamé la tête " de son client dans son réquisitoire. Mercredi, Gilbert Lafaye a requis trois ans de prison ferme contre l’ancien maire ainsi que 30.000 euros d’amende. Des réquisitions d’une "folle démesure " selon Me Hénon qui estime que son client "a été étrillé deux jours durant à cette barre (...) et jamais on a songé à lui poser la moindre question sur l'homme qu'il est, lui le Fautais, fils d'ouvrier, (...) lui le garagiste sans instruction devenu maire, aimé des siens et respectueux de l'autorité ".
A la barre, au début du mois, René Marratier avait assuré avoir "tout fait " pour "sécuriser " la population. Corinne Lepage, qui défend les parties civiles a quant à elle dénoncé la "cupidité " des élus et de leur politique effrénée d’urbanisation. "René Marratier aurait été mû par un intérêt personnel, celui de promouvoir sa ville et d'être réélu. (...) Il va falloir poursuivre tous les maires de France ", a lancé l'avocat, estimant qu'"une bonne justice ne peut être rendue au nom des victimes, ni de la compassion ".
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