Propos polémiques de Bruno Retailleau : "S'il y a bien quelque chose qui devrait être intangible et sacré, c'est justement l'Etat de droit", s’inquiète le procureur général près la Cour de cassation

Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, était l'invité de franceinfo, mardi.
Article rédigé par franceinfo
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Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, sur franceinfo, le 1er octobre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"S'il y a bien quelque chose qui devrait être intangible et sacré, c'est justement l'Etat de droit", a estimé ce mardi sur franceinfo Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, répondant ainsi au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau qui avait déclaré que l’État de droit n’était "pas intangible, ni sacré".

Des propos de l'homme fort de la place Baauvau qui avaient inquiété une partie de la classe politique, notamment au sein de la macronie."Ce sont les règles qui sont le socle de notre démocratie, des règles essentielles, qui sont une garantie pour nous tous, avec des principes qui sont tout à fait fondamentaux", rappelle Rémy Heitz.

Rémy Heitz ne s'oppose pas à ce que la loi pénale soit modifiée par le pouvoir législatif. "L'État de droit avec un grand 'E' est fondamental, ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas changer la loi. On peut changer l'état du droit avec un petit 'e', mais il ne faut pas toucher à l'État de droit, il faut même le conforter" insiste-t-il.

Le procureur met en garde sur une éventuelle dérive : "Dans certains régimes dit illibéraux d'Europe, on s'est attaqué à l'État de droit et on a vu les résultats. Et l'État de droit, c'est un peu comme la liberté, il ne faut pas le regretter une fois qu'on l’a perdu", prévient-il. Rémy Heitz estime qu'il est absolument "essentiel" que chacun ait "fervente obligation de défendre cet État de droit au quotidien".

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