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Prothèses PIP: un chirurgien niçois assigné en justice

NICE - La famille d'Edwige Ligonèche, porteuse d'implants PIP décédée en 2011, réclame au Dr Boucq 320 000 euros de dommages et intérêts. L'intéressé réfute les accusations portées contre lui.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le chirurgien plasticien Denis Boucq retire un implant mammaire de la marque PIP, le 21 décembre 2011 à Nice (Alpes-Maritimes). (SEBASTIEN NOGIER / AFP)

La famille d'Edwige Ligonèche, porteuse d'implants mammaires défectueux de la marque Poly Implants Prothèses (PIP), a assigné en justice, jeudi, un chirurgien plasticien installé à Nice (Alpes-Maritimes). La mort d'Edwige Ligonèche, survenue en novembre 2011 des suites d'un lymphome rare du sein, avait relancé l'affaire des prothèses PIP. Le Dr Denis Boucq a réagi à ces accusations lundi 18 juin. Il assure n'être pour rien dans le décès de cette femme de 53 ans, qu'il a opérée à trois reprises.

Katia Colombo, sœur d'Edwige Ligonèche, réclame au chirurgien, ainsi qu'à sa clinique de Nice, un total de 320 000 euros de dommages et intérêts. C'est Edwige qui lui aurait fait promettre de poursuivre le Dr Boucq, affirme-t-elle. L'affaire sera plaidée en référé à Nice le 19 juillet. 

"Gagner de l'argent, c'est tout ce qui la motive"

Mais pour le chirurgien, Katia Colombo "trahit les volontés de sa sœur". "Sur son lit de mort, Edwige Ligonèche a dit à sa sœur : 'Tu poursuivras en justice PIP ou l'Afssaps, mais tu laisseras le Dr Boucq pour lequel j'ai beaucoup d'amitié'", a raconté le chirurgien à l'Agence France-Presse. "Gagner de l'argent, c'est tout ce qui la motive, regrette-t-il, contacté par FTVi. Je suis étonné de cette assignation en justice. Une instruction judiciaire est encore en cours, car une information judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire après la mort d'Edwige Ligonèche."

Au cours d'une interview à FTVi, réalisée en février lors d'un reportage sur les retraits des prothèses PIP dans sa clinique niçoise, le Dr Boucq avait déclaré "être attristé" par la mort d'Edwige Ligonèche. "C'était une patiente très sympathique", avait-il dit, précisant ne pas se sentir "coupable".

Le médecin relève également qu'"à l'heure actuelle, aucune corrélation scientifique" ne permet de faire le lien entre le lymphome de son ancienne patiente et le silicone PIP. Un avis scientifique rendu au gouvernement en décembre affirme en effet qu'il n'y a pas "de risque accru de cancer" chez les femmes porteuses de prothèses PIP.

"L'homicide, c'est la faute de tous ces personnages"

"Je pars dans une logique d'aller jusqu'au dernier maillon. L'homicide, c'est la faute de tous ces personnages", a déclaré Katia Colombo jeudi à l'AFP. Trois jours après la mort d'Edwige Ligonèche, elle et son frère s'étaient confiés à des journalistes de France 2. "Le chirurgien qui l'avait opérée a enlevé les prothèses PIP qui étaient éclatées, et il a banalement refermé en laissant le silicone. Quand il a refermé, elle était vouée à la mort", avaient-ils affirmé.

"Contrairement à ses dires en date de décembre 2011, [le Dr Boucq] n'a pas déposé plainte contre la société PIP", ajoute l'avocate de Katia Colombo. 

Denis Boucq reconnaît avoir tardé à porter plainte pour "tromperie". En février, il avait déclaré à FTVi que ce n'était qu'une "question de jours". "Je vais le faire très prochainement", a-t-il insisté lundi.

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