Cet article date de plus de douze ans.

Rwanda : l'armée possédait bien des missiles sol-air... made in France

Le journal Libération l'affirme : une note de l'ONU, récemment retrouvée, prouve que, contrairement à ce qu'elle a toujours affirmé, l'armée rwandaise possédait bien des missiles sol-air "de type SA-7" et des "Mistral", de fabrication française... interdits à l'exportation jusqu'en 1996. C'est un missile sol-air, vraisemblablement tiré d'un camp militaire, qui a détruit l'avion du président Habyarimana.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce n'est qu'une preuve de plus, qui ne confirme ni n'infirme l'instruction judiciaire en cours. Celle de l'attentat qui a coûté la vie au président du Rwanda, Juvénal Habyarmina, le 6 avril 1994 - un missile tiré sur l'avion présidentiel, qui a été le déclencheur du génocide tutsi (800.000 morts).

Libération, dans son édition du jour, révèle une note authentique de l'ONU, qui se trouvait un peu enterrée dans les archives. Une liste des armements possédés par l'armée rwandaise, à la veille de l'attentat.

On y lit donc que l'armée est en possession d'une quantité "indéterminée" de "missiles sol-air de type SA-7" et de "15 missiles sol-air Mistral" . Des armes d'origine française.

Rien ne prouve que ce sont ceux-là qui ont servi à l'attentat contre l'avion présidentiel. Reste que c'est la première fois qu'on a la preuve que l'armée rwandaise possédait bien des missiles sol-air - on ne pouvait pas, jusque-là, l'affirmer aussi sûrement.

C'était d'ailleurs un point de défense des militaires génocidaires, actuellement jugés devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Ou de Hubert Védrine, à l'époque secrétaire général de la présidence française, qui répétait encore en janvier dernier : "le camp hutu n'avait pas de missiles" .

La liste d'armement de l'ONU a été versée au dossier du juge Marc Trévidic. Avec Nathalie Poux, ce sont eux qui instruisent désormais l'enquête sur l'attentat. Selon l'expertise balistique, réalisée sur place le 10 janvier dernier, le tir de missile a eu lieu près d'un cimetière, à l'intérieur de k'enceinte militaire de la garde présidentielle. De quoi accréditer la thèse d'un tir commandités par des proches d'Habyarimana, qui ne voulaient pas que le président partage le pouvoir avec les tutsis...

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.