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Soupçons d'agressions sexuelles : huit mois de prison avec sursis requis contre Pierre Ménès

Le parquet a requis ce mercredi de la prison avec sursis contre l'ex-chroniqueur vedette de Canal+, appelant à sanctionner un "abus de notoriété". Soupçonné d'agressions sexuelles, Pierre Ménès conteste catégoriquement les faits et dénonce un "coup monté".
Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pierre Ménès (à gauche) arrive au tribunal avec ses avocats, maître Caroline Wassermann (au centre) et maître Arash Derambarsh (à droite), le 8 mars 2023. (AURELIEN THIRARD / RADIO FRANCE)

Pierre Ménès saura le 19 avril s’il est condamné par la justice. Le journaliste vedette était jugé, mercredi 8 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris. Lors de l'audience qui a duré plus de cinq heures, le parquet a requis huit mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende à son encontre. Pierre Ménès est soupçonné d’avoir agressé sexuellement deux vendeuses de la boutique Nike des Champs-Élysées en juin 2018 et une hôtesse d’accueil du Parc des Princes en 2021 lors d’un match de Ligue 1. Pierre Ménès n’a cessé pendant l’audience de dénoncer un coup monté de la part des trois plaignantes.

>> Affaire Pierre Ménès à Canal+ : une enquête ouverte pour agression sexuelle et harcèlement sexuel contre le journaliste sportif

Le ton lent, Pierre Ménès répond assis aux questions. Le journaliste sportif de 59 ans a quitté Canal+à l'été 2021 après la diffusion d'un documentaire sur le sexisme dans les rédactions. Affaibli par des douleurs au genou et au pied, il déclare être "soulagé" de pouvoir s'expliquer, tout en exprimant sa sidération devant les faits qui lui sont reprochés. "Lorsque j’ai appris pour le Parc des Princes, dit-il, je suis tombé des nues." Le journaliste assure qu'il s'agit "d'un coup monté", ce qu'il répètera à deux reprises. Un coup monté pour atteindre à sa réputation d’homme "qui dit tout haut ce que les gens pensent tout bas, ça ne plaît pas à tout le monde." 

Un "fort degré d’intimidation", selon la procureure

Pour la procureure, cette notion de coup monté "n’est pas crédible". "J’ai vu l’avis d’impôt de Pierre Ménès, les victimes n’ont pas porté plainte, il n’y a pas de demandes d’indemnités, souligne-t-elle. Le coup monté ne tient pas." La magistrate considère "qu’on n’est pas dans des traits d’humour qu’une société puritaine n’accepterait plus, mais il s’agit d’un abus de pouvoir de notoriété." Elle dénonce un "fort degré d’intimidation" de la part de l’ancienne vedette de Canal+, face à des femmes qui n’ont pas porté plainte, par peur des représailles et qui sont absentes à l’audience. Mais de qui parle-t-on, répond la défense. "Pierre Ménès n’est pas dans la mafia russe, tout de même !", ironise Caroline Wassermann l'une de ses avocates. 

Pierre Ménès conteste tout et concède un "check", torse contre torse avec une des vendeuses de Nike. "Est-ce que ça se fait entre hommes et femmes ?", demande le président. "J'ai déjà vu ça en tennis double mixte, répond le journaliste. Devant la peine de huit mois requise par le parquet un autre de ses conseils, Arash Derambarsh, s'insurge : "Huit mois ? Mais quelle honte ! Ce n’est pas le procès MeToo alias Pierre Ménès, on fait du droit pénal pas du militantisme."

Ses avocats plaident la relaxe et dénoncent un dossier "bâti sur des sables mouvants." Caroline Wassermann va même jusqu'à parler "d'un dossier vide". L'un comme l'autre mettent en avant une enquête inaboutie, ce qu’a d’ailleurs relevé le président à plusieurs reprises.

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