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Taser : non-lieu dans la mort d'un Malien

Le pistolet à impulsion électrique Taser n'est pas responsable de la mort, fin novembre 2010, d'un Malien sans papiers à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Une juge d'instruction de Nanterre a rendu un non-lieu dans cette affaire mercredi dernier. Le PDG de Taser France "salue la décision".
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Sebastien Nogier Reuters)

Non-lieu. C'est la
décision qu'a rendu mercredi une juge d'instruction de Nanterre dans l'enquête sur la
mort d'un homme après qu'il ait reçu deux décharges du pistolet Taser lors de
son interpellation en 2010.

Deux décharges de Taser

Le 30 novembre 2010, les
forces de l'ordre interpelle un Malien sans papiers à Colombes. Au moment du
contrôle d'identité, à la suite d'un différend avec son colocataire, l'homme
avait "pété les plombs" , selon la police. Il avait tenté de s'enfuir
dans les étages de l'immeuble avant de blesser avec un marteau quatre des huit
policiers qui le poursuivaient. Gaz lacrymogène, coups de bâton de défense, les
policiers avaient expliqué avoir tout essayé avant de se servir par deux fois
du Taser, pour maîtriser cet homme de forte corpulence.

Un décès lié à une
drépanocytose

La juge d'instruction de
Nanterre a conclu que les tirs de pistolet à impulsion électrique "n'ont
pas joué un rôle direct et certain"
dans le décès de cet homme de 38 ans
survenu lors de son interpellation, et qu' "aucune faute ne peut être reprochée
aux policiers intervenants"
.

Se basant sur le rapport
d'autopsie, la juge a souligné que le décès était lié à une drépanocytose, une
maladie de l'hémoglobine d'origine génétique, dont souffrait le défunt.

Me Marie-Alix
Canu-Bernard, l'avocate de la famille du défunt, a annoncé dans un communiqué
qu'elle allait faire appel de la décision, estimant que des "fautes ont
été commises par les services de police"
.

L'avocate s'appuie sur
un avis rendu le 4 mai par le Défenseur des droits qui avait demandé au
ministère de l'Intérieur des poursuites disciplinaires à l'encontre des
policiers concernés. Il leur reprochait d'avoir fait "un usage abusif"
de leur pistolet à impulsion électrique "en mode contact" à
l'encontre du sans papiers malien.

Taser France "salue" la décision de justice

Le PDG de Taser France,
Antoine di Zazzo, a salué ce non-lieu qui confirme les premiers résultats de
l'autopsie. Il dit regretter que le Taser ait été "une nouvelle fois mis
en cause"
.

Quelque 5.000 pistolets à impulsion électrique sont en service dans la
gendarmerie, la police et l'Administration pénitentiaire. L'usage de cette
arme a été étendu à la police municipale au printemps 2010.

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