Tueur de l'Essonne : "Fallait bâcler l'affaire, j'étais le coupable idéal"
Michel Courtois est un peintre en bâtiment de 49 ans et il était l’amant de la première victime qu’il rencontrait "pour le sexe ", selon son expression. Très vite, il va attirer l’attention des enquêteurs pour plusieurs raisons : il entretenait une relation avec la jeune femme, il avait passé la nuit avec elle et dans l'entourage de la victime, certains expliquent que Nathalie Davids voulait rompre. Le mobile est tout trouvé : crime passionnel. Et en garde-à-vue, Michel Courtois va finir par craquer et avouer le crime, après 40 heures et au bout de la 5e audition.
Rapidement, Michel Courtois revient sur ses aveux. Son avocat, Yassine Bouzrou, dénonce les conditions de la garde à vue, une retranscription approximative des propos de Courtois et des aveux extorqués. Mais le mal est fait.
Nouveaux crimes
Le 22 février 2012, l’affaire rebondit. Un nouveau crime est commis. Dans le même parking, dans la même résidence, avec la même arme que le premier meurtre. Mais l’affaire est confiée à un autre juge d’instruction, comme s’il s’agissait d’un dossier annexe. Quelques semaines plus tard, troisième, puis quatrième crime. Un suspect est interpellé. Mais Courtois reste en prison. La procureure de la République estime que les charges qui pèsent contre lui ne sont pas écartées. Finalement, il sera libéré après sept mois et demi de prison et bénéficiera d’un non-lieu.
Témoignage non pris en compte
Pourtant, un témoignage aurait pu l’innocenter bien plus tôt. Un ami attestait de sa présence à 40 kilomètres du lieu du crime, le jour où il a été commis. Ce témoignage est recueilli le 6 décembre 2011. Etonnamment, il ne sera versé au dossier que six mois plus tard.
"Un mini fiasco judiciaire "
Son avocat évoque "un mini fiasco judiciaire ". Et une enquête menée uniquement à charge. Aujourd’hui, Michel Courtois a repris son activité de peintre en bâtiment. Il a aussi retrouvé son fils de 8 ans. Et réclame 600.000 euros de dommages et intérêts pour compenser les sept mois et demi passés à Fleury-Mérogis. A titre de comparaison, Loïc Sécher - qui a fait sept ans de prison avant d'être innocenté - a reçu 800.000 euros en septembre 2012. C'est la plus forte indemnité accordée à un ancien détenu.
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