Un gourou condamné à 17 ans de prison pour le viol d'une mineure
Hervé Granier, 54 ans, est accusé d'avoir abusé d'une adolescente, adhérente de la secte qu'il dirigeait. Il l'avait choisie comme "épouse divine".
JUSTICE - Il l'avait choisie comme "épouse divine". Hervé Granier, 54 ans, a été condamné, vendredi 9 novembre, pour avoir violé une fille de 17 ans qui était l'une des adhérentes de la secte qu'il dirigeait. Ce verdict de la cour d'assises des Vosges, à Epinal, est plus sévère que les 15 ans requis par l'avocat général, Yann Daniel.
Pendant les années 2000, Hervé Granier s'était fait passer pour le messie au sein d'un mouvement sectaire qu'il avait créé dans le village vosgien de La Bresse. Il avait pris sous sa coupe une dizaine de personnes."Cet homme a toujours été dans l'imposture", avait fustigé le représentant du parquet, évoquant "une transgression particulièrement forte". Le condamné va "probablement" faire appel, selon son avocate, Liliane Glock.
Violée dès ses 14 ans ?
En 2004, le "gourou" avait dit à l'une de ses adeptes qu'il souhaitait prendre sa fille, alors âgée de 14 ans, ce qu'elle avait accepté. Selon l'accusation, Hervé Granier a violé l'adolescente dès ses 14 ans.
"Les faits ont commencé bien avant que la victime ait 15 ans. Les éléments sont suffisamment nombreux; les faits, répétitifs, se recoupent", a soutenu l'avocat général.
La mère de la jeune fille, initialement poursuivie pour complicité de viol, avait bénéficié d'un non-lieu pendant l'instruction pour abolition du discernement.
Il aurait perçu 300 000 euros
Hervé Granier était également poursuivi pour abus de faiblesse au sein d'un groupement sectaire. Il réclamait tous les mois plusieurs centaines d'euros aux personnes qu'il avait entourloupé. "Les adeptes ont versé des sommes considérables: la victime a 40 000 euros de dette, sa mère, le double", a encore rapporté l'accusation, qui évalue à 300 000 euros les sommes totales perçues par le "gourou".
"C'était son intérêt d'avoir autour de lui un petit groupe pour constituer une cagnotte, grâce à des 'dons' pas si spontanés que ça", a insisté l'avocat général.
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