Une information judiciaire vise le micro-parti de Marine Le Pen
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour "escroquerie en bande organisée " et "faux et usage de faux ", visant les comptes du micro-parti de la présidente du Front national Marine Le Pen, a-t-on appris mardi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.
"Je vous confirme cette information judiciaire. Je peux vous dire que c'est le juge Renaud van Ruymbeke " qui en est saisi, a également confirmé l'avocat et trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, assurant qu'"il n'y a absolument aucune irrégularité " dans "les affaires de Jeanne " (nom du micro-parti, ndlr). "Ça ne nous inquiète absolument pas ", a-t-il ajouté.
Kits de campagne
L'instruction a été ouverte le 3 avril dernier après le lancement d'une enquête préliminaire un an plus tôt. Elle a été confiée à la Brigade financière, après un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Les enquêteurs s'intéressent notamment à des prêts accordés par "Jeanne" à des candidats frontistes lors des élections cantonales de 2011 et des élections législatives de 2012. Le micro-parti de Marine Le Pen fournissait aux candidats FN des kits de campagne financé par la société Riwal. Cette entreprise est dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de la présidente du Front national, et ancien leader du syndicat étudiant d'extrême droite, le GUD.
Le financement de deux campagnes intéressent les enquêteurs
Selon une source proche du dossier, les investigations doivent notamment déterminer si des surfacturations ont pu avoir lieu dans les dépenses de campagne remboursées par l'État. Les comptes de Jeanne pour l'année 2011, consultables sur le site de la CNCCFP, font apparaître quelque 1,7 million d'euros d'achats et 1,8 million d'euros de "services " facturés aux "candidats pour les campagnes électorales ". Ces chiffres s'élèvent à près de 9 millions d'euros dans les comptes de 2012.
Sur Twitter, Marine Le Pen a réagi à cette information judiciaire, expliquant qu'avec ces "Enquêtes, informations judiciaires, perquisitions, le pouvoir socialiste ne manque pas d'imagination face à son opposition politique ". "Tout cela se terminera comme à chaque fois par un non-lieu ou une relaxe dans quelques mois, mais la calomnie aura remplie (sic) son rôle... ", a-t-elle ajouté dans un second tweet.
L'utilisation de ces micro-partis est courante. Ils existent en marge des grandes formations politiques et de nombreux dirigeants les utilisent par exemple pour le financement des campagnes.
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