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L'hiver serait-il trop doux pour les SDF ?

C'est le paradoxe illustré par le baromètre hivernal de la Fnars : quand l'hiver n'en est pas un, pas de plan "grand froid". Et sans plan, ce sont des places en moins dans les foyers. Résultat : en décembre, la moitié des demandes d'hébergement d'urgence n'ont pas abouti.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Nathanaël Charbonnier Radio France)

Les températures sont douces. Une chance pour les sans-abris ? Sûrement pas, s'indigne l'Observatoire national du 115, géré par la Fnars, Fédération nationale d'accueil et de réinsertion sociale. Son enquête montre qu'en décembre, sur 48.618 appels reçus au 115 dans 37 départements (hors Paris), 23.867 seulement ont abouti à un hébergement (voir INFOGRAPHIE ci-dessous). Les autres sont restés dehors. Dans deux cas sur trois, pour cause de manque de places. Résultat : "On a vu s'égrainer à Paris, en novembre et décembre, un à deux décès par semaine ", témoigne Eric Molinié, le président du Samu Social de Paris. 

Le plan "grand froid" s'active à mesure que le thermomètre baisse, chaque seuil correspondant à une mesure précise. Le premier, quand les températures nocturnes descendent entre 0 et -5°C. Le deuxième quand elles sont comprises le soir entre -5 et -10°C. Le troisième -niveau de crise- quand elles tombent sous les -10°C. "Ce chiffre reflète la gestion de l'exclusion au thermomètre, qui adapte avant tout l'offre d'hébergement d'urgence aux conditions climatiques avant de s'adapter aux personnes ", déplore la Fnars dans son enquête. 

"Zéro demande d'hébergement doit être refusée" Benoist Apparu, 01-12-11

Le déficit de places ne datant pas d'hier, le cas de cet hiver qui ne démarre pas ne fait en réalité qu'aggraver un problème récurrent. Au point d'atteindre un niveau critique dans certains des départements étudiés par l'Observatoire : 91% de réponses négatives dans la Loire, 88% dans le Rhône, 83% en Guadeloupe et 68% en Loire-Atlantique. Et statistiquement, ce sont les ménages avec enfants, et les étrangers, qui se sont d'abord vu obtenir une fin de non-recevoir.

Pourtant, le ministre du Logement Benoist Apparu, le 1er décembre dernier, avait assuré que tous les sans-abris qui appelleraient le 115 se verraient proposer une place. Une circulaire hivernale du 21 octobre l'avait même donné pour objectif. La Cour des comptes pourtant publiait mi-décembre un rapport dénonçant les insuffisances et incohérences de la politique lancée en 2009 pour l'hébergement des sans-abri qui sont passés en dix ans de 85.000 à 150.000.

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