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La grève suspendue en Guadeloupe

Le leader du LKP, Elie Domota, a signé dans la nuit un accord appelant {"à la reprise de l'activité normale"} en Guadeloupe, après plus de six semaines de grève, mais les négociations continuent. Et sur l'île voisine de la Martinique, les discussions restent poussives...
Article rédigé par franceinfo
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Après 44 jours de grève générale, le collectif LKP (Lyannaj kont pwofitasyon) a finalement paraphé avec les représentants de l'Etat, représenté par le préfet Nicolas Desforges, de la région (avec Victorin Lurel), et du département (représenté par Jacques Gillot), l'accord conditionnant l'issue de la grève générale en Guadeloupe. Le LKP avait fait de ce document, recensant les avancées obtenues lors des négociations, le préalable à toute décision. Sa signature avait été reportée à plusieurs reprises, pour relectures notamment.

Ce texte compte 165 articles classés par thème - logement, transports, alimentation - prévoyant des mesures d'amélioration de la vie quotidienne ou des investissements dans les infrastructures. Il traite de sujets aussi divers que le prix de la baguette, l'embauche d'enseignants ou l'octroi de billets d'avions à prix réduits. L’accord signé par les organisations patronales minoritaires, qui prévoit une augmentation de 200 euros des bas salaires est, lui, simplement annexé au protocole. Et les négociations vont se poursuivre.

"Dans les mois et semaines à venir, il y a beaucoup d'autres combats à mener, sur la formation, l'emploi... Nous restons mobilisés," a déclaré Elie Domota dans une ambiance festive. C'est en effet un premier pas, car une sortie de grève permettra enfin à l'économie locale, exsangue, de repartir après une paralysie faisant craindre au patronat des pertes importantes. Mais le Medef local rejette toujours plusieurs points de l'accord, même si son président Willy Angèle a "recommandé" à ses membres de "verser des primes de vie chère qui évolueront entre 50 et 100 euros, de manière que cette problématique de bas salaires soit traitée".

En Martinique, où la grève a démarré le 5 février, la plupart des magasins sont restés fermés hier et les barrages paralysent toujours l'activité économique. Côté négociations, la commission sur les salaires a débuté ses travaux pour mettre en musique l'accord cadre (qui prévoit une augmentation de 200 euros nets par mois pour les bas salaires jusqu'à 1,4 Smic) signé dans la nuit de lundi à mardi par la majorité des syndicats composant le "Collectif du 5 février" et le patronat. Mais la partition connaît encore quelques "couacs". Deux syndicats, la CGTM et la CGTM-FSM ont refusé de parapher l'accord après consultation de leur base.

Dans les deux îles carribéennes, des tractations se poursuivent également sur l'élaboration d'une liste de produits de la grande distribution dont les prix seront soumis à une baisse de 20%.

A plusieurs milliers de kilomètres, un nouveau front s'est dessiné avec la création d'un collectif rassemblant une quarantaine d'organisations sur l'île de la Réunion. Le Cospar appelle les Réunionnais à descendre dans la rue aujourd'hui pour une importante journée de grève, avec pour revendication principale, comme aux Antilles, une hausse de 200 euros nets des bas salaires.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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