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La révolte des salariés sans-papiers

Pour la première fois en France, quelque 300 salariés sans-papiers d'une vingtaine d'entreprises franciliennes de différents secteurs ont entamé hier une grève illimitée, avec le soutien de la CGT au niveau confédéral, pour demander leur régularisation.
Article rédigé par franceinfo
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"Nous demandons de pouvoir parler avec les pouvoirs publics de la régularisation de tous les salariés sans-papiers des métiers en tension, permise par une circulaire du 7 janvier, et qui n'est pas mise en œuvre par les préfets", a déclaré Francine Blanche, secrétaire nationale de la CGT.

"Il faut arrêter l'hypocrisie et mettre un terme à cet esclavage moderne", affirme un communiqué de la CGT, qui demande que "gouvernement et patronat prennent leurs responsabilités". Ce communiqué a été diffusé hier dans une vingtaine d'entreprises d'Ile-de-France où a été déclenchée la grève.

Une grève concertée et illimitée, préparée depuis plusieurs semaines par la CGT et l'association Droits Devant!, touche des sites dans cinq départements franciliens, comme Veolia à Wissous (Essonne), la chaîne de restaurants "Chez papa" à Paris Xème, la Cogedim à Paris XIIIème, ISS (nettoyage) à Roissy (Val-de-Marne), BBF (jardinage) à Ormoy (Essonne), les magasins Casanova à Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Pour la plupart originaires d'Afrique de l'Ouest, les travailleurs sans-papiers ont tous un contrat de travail mais ont été embauchés avec de faux papiers. Comme le souligne le patron de l'entreprise de restauration US Passion à Colombes (Hauts-de-Seine), Daniel Aubin, "rien ne ressemble plus à des papiers que des faux papiers". Il y aurait en France entre 200 et 400.000 étrangers en situation irrégulière, dont l'immense majorité travaille.

Caroline Caldier avec agences

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