Cet article date de plus de treize ans.

Le directeur de l'usine de Pithiviers séquestré par les salariés

Les plans sociaux se multiplient, la colère s'intensifie. Afin de protester contre un plan massif de licenciements de 110 emplois (sur 235), les salariés de l'usine pharmaceutique 3M de Pithiviers (Loiret) retiennent depuis mardi soir le directeur industriel du groupe sur le site.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Ils sont en grève illimitée depuis le 20 mars. Mardi dernier, les salariés de l'usine ont décidé de frapper fort. Ils retiennent le directeur dans son bureau, se relayant toutes les quatre heures par groupe de vingt. Conscient de la gravité du geste, Jean-François Caparros, délégué syndical FO du site, se veut ferme. "Nous sommes déterminés car nous n'avons plus rien à perdre".

Luc Rousselet, le directeur, a commenté sa position : "ces gens sont plus à plaindre que moi et je savais ce qu'il y avait de risques en venant ici". Le directeur départemental du Travail a été nominé médiateur par le sous-préfet Christian Dicolo.

Les salariés demandent une renégociation des indemnités de départ, ainsi que la création de primes de transferts et d'un congé mobilité de 24 mois.

En France, le groupe américain 3M compte environ 2.650 salariés sur une douzaine de sites de production. La direction 3M France a annoncé en décembre dernier qu'elle souhaitait cesser la production de produits de santé d'ici septembre.

Cette stratégie heurte donc de plein fouet le site de Pithiviers, spécialisé dans les aérosols, les comprimés et les patches transdermiques. Selon la direction, la réorganisation est justifiée par "une baisse constante de la demande de ses clients qui entraîne une surcapacité de production".

Du côté des syndicats, c'est l'incompréhension. Pour Jean-François Caparros, délégué syndical FO, "c'est un gâchis. 3M se porte bien, fait des bénéfices. La direction est responsable de cette situation".

La pratique est à la mode. La nuit du 12 au 13 mars dernier, le PDG de Sony France Serge Foucher avait déjà été retenu sur le site de Pontonx-sur-l'Adour (Landes).

Fabien Magnenou, avec agences

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.