Le LKP refuse de participer aux états-généraux de l'outre-mer
La séance n'est pas encore ouverte, mais déjà, la porte claque. Dans un communiqué, le LKP annonce qu'il ne se rendra pas aux états-généraux de l'outre-mer, convoqués par le président de la République en pleine crise en Guadeloupe et en Martinique.
_ Une politique de la chaise vide qui fait planer le doute sur la tenue des états-généraux dans dix jours, puisque le LKP représente tous les syndicats (sauf la CGC) de l'île.
Cette décision du LKP ne constitue pas une surprise. Les principaux syndicats de l'île, tous membres du comité, dont l'UGTG, avaient annoncé la semaine dernière qu'ils ne participeraient pas.
Dans son texte, le charismatique patron du LKP, Elie Domota, accuse le gouvernement d'avoir tout ficelé : “LKP refuse d'être la caution sociale, économique, politique et culturelle de Monsieur Sarkozy et de ses relais en Guadeloupe. Yo ja désidé biten a yo” (tout est déjà décidé). “Pon (aucun) états-généraux ne peut être dicté au peuple guadeloupéen”, martèle le texte.
A l'origine de ce mouvement d'humeur, l'intention prêtée au gouvernement de s'en tenir à une extension limitée de l'accord salarial ayant permis de mettre un terme au conflit de 44 jours en Guadeloupe.
Alors que l'Assemblée nationale entame l'examen du projet de loi pour le
“développement économique de l'outre-mer”, le secrétaire d'Etat, Yves Jégo a appelé à une extension à toutes les entreprises de l'accord Binot qui prévoit une augmentation de 200 euros des bas salaires, “en prenant modèle sur ce qui s'est passé en Martinique”. Il a regretté que le LKP ait selon lui choisi la voie de “la marginalisation”. Les dix jours à venir risquent en tout cas d'être ceux de la tractation.
Grégoire Lecalot, avec agences
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