Le Sénat adopte le projet de loi sur le mariage pour tous
C'est fait. Après huit jours de débat, le projet
de loi sur le mariage pour tous à été adopté ce vendredi au Sénat. Le texte a été voté à main levée par la plupart des groupes de gauche. Quelques élus de la majorité s'y sont opposés mais leurs voix ont été compensées par les rares sénateurs de l'opposition en faveur du texte.
"Il y a en chacun d'entre nous une émotion profonde qui emplit l'hémicycle lui-même et nous ressentons le climat qui nous enveloppe en ce moment" (Christiane Taubira, à l'issue du vote)
Il aura donc fallu huit jours pour étudier l'ensemble des articles et 279 amendements, contre 5.000 lors de l'examen à l'Assemblée nationale. Un débat marqué par des discussions souvent houleuses au sein de l'hémicycle comme à l'exterieur du Palais du Luxembourg.
"Union civile", PMA et GPA
Sur le texte, comme à l'Assemblée, l'opposition a tenté sans succès de faire adopter une "union civile" comme alternative au mariage. "Cette réforme va bouleverser les fondements de notresociété. Les dispositions proposées feront table rase defondements essentiels ", a dit le sénateur UMP Charles Revet pour justifier cette proposition.
De nombreux sénateurs de droite ont également lié directement ce texte à la procréation médicalement assistée et à la gestation pour autrui. Et, comme à l'Assemblée, le gouvernement a répété inlassablement que le projet de loi se contentait d'instaurer le mariage pour tous et de définir les modalités d'adoption.
Vers un vote définitif fin mai à l'Assemblée
Même si l'article 1, le plus symbolique, a été adopté par les deux chambres, le mariage pour tous n'en a pas terminé avec le Parlement. Le projet de loi fera un deuxième passage à l'Assemblée nationale car quelques modifications mineures ont été adopées cette semaine par rapport au texte voté en février dernier.
Le retour au Palais Bourbon va se faire très vite : dès mercredi prochain. Si les députés font un vote "conforme", il sera définitivement adopté. Reste que cette accélération du calendrier n'est pas du goût de tout le monde : le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, dénonce des "conditions inacceptables", un "passage en force".
"Il s'agit d'un passage en force et d'une tentative d'intimidation que nous dénonçons avec la plus grande fermeté. Le président de la République prend le risque d'une confrontation violente avec les Français" (Christian Jacob)
L'entrée en vigueur de cette loi pourrait prendre encore plusieurs mois. L'opposition a annoncé qu'elle allait saisir le Conseil constitutionnel sur le texte.
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