Le Sénat majore les crédits pour les mineurs non accompagnés, contre l'avis du gouvernement
Le secrétaire d'Etat Adrien Taquet s'est dit défavorable à l'adoption de cet amendement, que l'Assemblée nationale supprimera vraisemblablement en nouvelle lecture.
Il a fait fi de l'opposition du gouvernement. Le Sénat, dominé par l'opposition de droite, a majoré de 42 millions d'euros les crédits dédiés à la participation de l'État à la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA), lundi 30 novembre. Dans le cadre des crédits de la mission "Solidarité, insertion et égalité des chances", les sénateurs ont adopté un amendement du rapporteur pour avis Jean Sol (LR), visant à maintenir à son "niveau de 2020" la participation de l'Etat à la prise en charge des mineurs non accompagnés, qui incombe aux départements.
Selon le rapporteur, les crédits demandés à ce titre au projet de loi de finances pour 2021 "diminuent de 162 millions à 120 millions d'euros entre 2020 et 2021".
Le secrétaire d'Etat Adrien Taquet s'est dit défavorable à l'adoption de cet amendement, que l'Assemblée nationale supprimera vraisemblablement en nouvelle lecture. "Les flux de jeunes migrants ont très sensiblement baissé en 2020, dans un contexte de crise sanitaire et de fermeture des frontières. Une baisse était déjà observée en 2019; le pic des arrivées se situe en 2018", a fait valoir Adrien Taquet, pour qui il s'agit "d'adapter nos prévisions budgétaires à une réalité nouvelle".
Deux amendements relatifs à la précarité liée aux règles également adoptés
"Les départements sont aujourd'hui dépassés par la situation que ce soit sur les jeunes migrants ou sur l'Aide sociale à l'enfance en général", a déclaré Cathy Apourceau-Poly (CRCE à majorité communiste).
Le Sénat a par ailleurs adopté, toujours avec un avis défavorable du gouvernement, deux amendements relatifs à la précarité liée aux règles portés par la sénatrice écologiste Raymonde Poncet Monge. Le premier vise à étendre l'expérimentation de la libre distribution de protections périodiques dans les lieux accueillant des femmes précaires, le second à en garantir le libre accès aux femmes écrouées (pour un montant de 80 000 euros).
A également été adopté un amendement de Laurence Rossignol (PS) pour revaloriser au niveau du RSA le montant de l'aide financière à l'insertion sociale et professionnelle (AFIS), versée aux personnes s'engageant dans le parcours de sortie de la prostitution.
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