Les ados français bien dans leur corps mais soucieux de leur poids
On pourrait les croire complexés par leur physique à un âge où le corps se métamorphose à vitesse grand V. Il n’en est rien. Selon une étude menée par Ipsos Santé pour la Fondation Pfizer et publiée mercredi, 93% des adolescents âgés de 15 à 18 ans affirment se sentir épanouis dans leur peau. Un sur quatre dit même se sentir très bien dans son corps.
Dans le cas contraire, ceux souffrant d’une image négative d’eux-mêmes (16 % au total) sont seulement 55 % à apprécier leur enveloppe charnelle. Chez ces jeunes, il en découle des comportements autodestructeurs comme la pratique de la scarification (17 %) ou encore des troubles alimentaires : 5 % d’entre eux se font volontairement vomir après un repas.
Dictature de l’apparence
Si la plupart des ados s’acceptent tel qu’ils sont, l’apparence reste un sujet de préoccupation majeur au sein de cette population. 76 % considèrent qu’il vaut mieux être beau pour réussir dans la vie, un chiffre qui grimpe à 81 % chez les filles. Pour atteindre cet objectif, certains tentent de transformer leur corps. Ainsi, 52 % des garçons s’astreignent à des exercices de musculation. "La musculation joue aujourd’hui un rôle essentiel dans la construction de soi au masculin. En se fabriquant un 'surcorps', sorte de bouclier, on peut conjurer une image de soi parfois dépréciée et négative", analyse David Le Breton, anthropologue et sociologue.
De leur côté, 27 % des adolescentes interrogées ont déjà suivi un régime. Le poids demeure en effet un enjeu important pour les adolescents des deux sexes. Un sur deux affirme qu’être mince est essentiel. Un sur cinq admet même être obsédé par son poids. Une opinion largement façonnée par les normes sociales et médiatiques. "Le marketing s’est emparé progressivement de l’adolescence réussissant à convaincre des millions de jeunes que les filles n’avaient de salut qu’en termes de minceur. Elles sont nombreuses à avoir intériorisé cette idée", détaille David Le Breton. 91 % des sondés estiment d’ailleurs que les médias leur imposent une certaine image du corps.
Des nuits courtes
L’étude pointe également un fléau qui sévit de manière importante chez les jeunes : le manque de sommeil. 43 % des sondés déclarent se coucher de plus en plus tard. En cause, la multiplication des écrans et ses corollaires : la pratique intensive des jeux vidéo, des réseaux sociaux ou encore le visionnage de séries. Résultat, les adolescents dorment en moyenne que 7h51. Loin des neuf heures conseillées à cet âge…
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.