Les emplois salariés en prennent un coup fin 2011
C'est la première fois depuis la crise de 2009 que le nombre de postes est en repli. Au 4e trimestre, la France a perdu 31 900 emplois dans les secteurs concurrentiels.
Pour la première fois depuis la crise de 2009, le nombre d'emplois salariés s'est replié au 4e trimestre de 2011 de 0,2% par rapport au précédent trimestre, avec 31 900 postes en moins, notamment dans l'intérim. C'est ce que révèlent les données publiées mardi 14 février par l'Insee. Cette tendance, qui ne devrait pas s'améliorer en 2012, qui risque d'aggraver un chômage déjà au plus haut depuis douze ans.
Les secteurs principalement marchands ont bien créé 108 700 emplois en 2011, mais ce solde reste insuffisant pour absorber les nouvelles arrivées sur le marché du travail. Selon les économistes, il faudrait créer quelque 150 000 postes par an pour accueillir les nouveaux venus sur le marché du travail.
Il s'agit pour l'instant de données provisoires. Mais si elles se confirment, cela mettra en lumière une forte dégradation du marché du travail puisque la France n'avait plus détruit d'emplois salariés depuis le 3e trimestre 2009, au plus fort de la précédente crise.
Une croissance pas à la hauteur
Du côté des économistes, on fait la grimace. "Cela s'annonce très très mal pour 2012" étant donné le "lien entre la croissance et l'emploi", commente Eric Heyer, directeur adjoint à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). L'Insee s'attend à 61 000 destructions d'emplois salariés dans les secteurs principalement marchands au 1er semestre 2012, selon la note de conjoncture de décembre.
Selon le directeur adjoint de l'OFCE, "il faut avoir une croissance de plus de 1,2% en rythme annuel" pour créer des emplois. Or, les prévisions pour 2012 sont bien en-deçà. Le gouvernement a récemment revu à la baisse ce chiffre, tablant désormais sur une hausse de 0,5% du produit intérieur brut. Outre une meilleure croissance, favoriser les contrats aidés et le chômage partiel pourrait également aider à "limiter la casse".
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