Les ports autonomes en grève contre une réforme annoncée
Le gouvernement voulait aller vite ; il risque bien d'en être empêché. Le projet de loi sur la modernisation des ports autonomes doit être présenté en Conseil des ministre la semaine prochaine, ou celle d'après, pour être examiné au Parlement à compter de la mi-mai. Mais les principaux intéressés ne l'entendent pas de cette oreille.
Depuis quelques jours, la mobilisation prend de l'ampleur. A La Rochelle mercredi, Bordeaux, Nantes/Saint-Nazaire et Dunkerque hier, les ports ont tourné au ralenti. Aujourd'hui, ce sont les grutiers de Rouen et du Havre qui ont pris le relais ; ceux de Marseille semblent les plus déterminés : la grève y est reconductible quotidiennement.
Pour l'heure, à Marseille, 33 navires sont touchés - dont 25 pétroliers. Empêchés de charger ou de décharger leur marchandise. Seul le trafic passager reste assuré.
A l'origine du mouvement, la CGT. Qui proteste vigoureusement contre le plan de relance des ports, annoncé à la mi-janvier. Ce plan prévoit d'intégrer les grutiers dans des entreprises de manutention privées - ce qui s'est déjà produit dans le passé pour les dockers...
Selon le syndicat, la réforme, en transférant au privé des personnels de statut portuaire “va favoriser les grands armements et des monopoles privés”. Le gouvernement, dit-il, “est sur une démarche idéologique et politique et non pas économique”.
Guillaume Gaven
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