Les soldes en avance, une mesure efficace ?
Bien sûr, comme deux fois chaque année, on verra des centaines de consommateurs (femmes et hommes, sus aux clichés) trépigner devant leur enseigne favorite à l'instant "t". On verra les mêmes tailles disparaître systématiquement avant les autres, les mêmes marques de jeans réaliser une belle opération, et les mêmes vêtements d'été sur les épaules des vacanciers partis au même endroit.
Mais les soldes d'été 2008, qui débutent demain dans la plupart des départements, jusqu'au 5 août, sont bel et bien atypiques, au moins à deux égards. Premièrement, sur la forme, ils démarrent à une date très avancée par rapport au coup d'envoi habituel. Ensuite, sur le "fond", les promotions de cette année arrivent dans une période où les professionnels du textile et de l'habillement doivent faire face à des méventes de plus en plus évidentes.
C'est l'une des raisons qui ont poussé les commerçants à brader leurs vêtements plusieurs jours avant le lancement officiel des soldes. La faute à une météo plus printanière, voire automnale, que prévu pour un mois de juin, mais aussi à la perte de moral des consommateurs français qui ont de plus en plus tendance à retarder leurs achats, faute de "pouvoir" justement. Et on retrouve, par exemple, les conséquences inattendues de hausses comme celle du prix de l'essence.
"Il y a une véritable rupture dans la consommation de vêtements. La météo,
mais également l'économie générale, la facture énergétique y contribuent",
explique notamment Evelyne Chaballier, directrice des études économiques et prospectives à l'Institut français de la mode (IFM).
Des baisses plus fortes ?
Ainsi, les soldes précédents n'avaient pas rendu le sourire aux commerçants. Depuis le début de cette année, les ventes en volumes et en valeur baissent, de 3,5% selon l'IFM, par rapport à la même période en 2007. Sur le seul mois d'avril, le chiffre d'affaires a dégringolé de 8% en valeur et de près de 7% en volumes par rapport à avril 2007.
Mais cette fois, les acteurs de l'habillement espèrent malgré tout une conjoncture favorable, puisque les stocks sont lourds, et plusieurs entreprises endettées. Ce qui devrait se traduire par des réductions de prix plus importantes. Dans les chaînes, les rabais devraient tourner mercredi autour de 20% à 50%.
_ Les soldes d'été représentent en moyenne 20% à 25% du chiffre d'affaires
annuel d'un magasin, moins importants que ceux d'hiver, qui pèsent entre 30% et
35%.
Selon la loi de modernisation de l'économie (LME), à partir de janvier 2009, les commerçants pourront choisir librement deux semaines de soldes par an, en plus des deux périodes fixes nationales, qui seront réduites de six à cinq semaines.
Matteu Maestracci
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