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L'association Stop Homophobie annonce une plainte contre Twitter "pour que cesse l'impunité"

Le porte-parole de Stop Homophobie estime que le réseau social "ne se soucie guère de savoir si les homosexuels sont discriminés".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Un manifestant lors de la Gay Pride, à Paris. (CATHERINE GRAIN / RADIOFRANCE)

213 plaintes ont été déposées simultanément, jeudi 17 janvier, par une vingtaine d'avocats dans douze tribunaux pour des messages à caractère homophobe publiés sur internet, notamment sur le réseau social Twitter. Le but de ces plaintes est de faire "cesser l'impunité" dont jouissent le plus souvent leurs auteurs. Stop Homophobie veut aller plus loin et a l'intention de porter plainte contre Twitter, a déclaré sur franceinfo, vendredi 18 janvier, Arnaud Boisseau, porte-parole de l'association.

franceinfo : Pourquoi mener cette offensive maintenant ?

Arnaud Boisseau : On a fait le constat chez Stop Homophobie de l'inaction de Twitter. [Il faut] que cette impunité sur internet cesse. Donc, après huit mois de veille et de constatation de propos litigieux sur internet, nous avons décidé de les porter aux procureurs afin d'instruire des plaintes qui ont toutes été accueillies favorablement par les différents procureurs. C'était partout en France, on a décidé de ne pas se limiter à Paris.

Qu'y a-t-il derrière ces plaintes ?

Il y a de l'injure, de la diffamation, de l'incitation à la haine en raison de l'orientation sexuelle, du harcèlement, des menaces, des promesses d'aller mettre des bombes dans nos locaux, des photos de notre président publiées avec des menaces de mort...

On est caché derrière un pseudo et un profil en ligne et on pense que tout ceci se fait dans le plus grand anonymat. Bien souvent, ces personnes-là nous disent qu'elles ne seront jamais condamnées.

Arnaud Boisseau

à franceinfo

Qui sont les personnes qui vous attaquent ?

Elles se cachent. En plus de la bêtise, il y a lâcheté, c'est l'effet Twitter. C'est presque un jeu. Sauf qu'il y a des condamnations [les insultes publiques à caractère homophobe sont punies d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende]. On attend que la justice prenne cette affaire très au sérieux, qu'elle aille chercher les adresses IP des personnes qui se demandent ce qui brûle le mieux, un pédé ou un juif, et que ces personnes-là soient condamnées.

Votre message, c'est de dire que l'anonymat de protège pas ?

Notre message est double. C'est effectivement de s'en prendre directement aux homophobes en leur rappelant qu'on est dans un Etat de droit, que ce qui est incriminant doit être condamné. Mais il y a aussi un message qui s'adresse à Twitter. Il n'est pas normal qu'une entreprise qui gagne autant d'argent ne se soucie guère de savoir si les homosexuels, les femmes ou toutes minorités sont discriminés.

Pour le moment vous portez plainte contre X. La prochaine étape, c'est de porter plainte contre Twitter ?

On a 213 plaintes contre X ce mois-ci, il y aura à nouveau plus de 200 plaintes le mois prochain, pas forcément contre X, mais aussi contre Twitter : c'est ça la suite.

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