Metz : un photographe dénonce les nouvelles dégradations homophobes de son exposition
Il s'agit de la troisième fois en un mois que l'exposition du photographe Olivier Ciappa fait l'objet d'attaques ciblées. L'artiste a regretté "une banalisation" de l'homophobie.
Le photographe Olivier Ciappa a dénoncé, lundi 2 juillet, "un acharnement homophobe" et regretté "une banalisation" de l'homophobie, après de nouvelles dégradations(Nouvelle fenêtre), pour la troisième fois en un mois, sur des photographies de son exposition "Couples de la République" à Metz (Moselle). L'exposition montre des couples enlacés, LGBT anonymes, hétérosexuels et stars.
Dans la nuit de samedi à dimanche, douze photographies en noir et blanc, accrochées sur le quai Paul-Vautrin le long de la Moselle, ont été recouvertes du mot "Non" en lettres rouges. Sur certaines d'entre elles, dont celles représentant les acteurs Grégory Questel et David Baïot, posant avec chacun un enfant dans les bras, ou les actrices Muriel Robin et Mireille Darc, le sigle "AF" a été apposé. Des autocollants de l'Action française, groupuscule d'extrême droite, ont aussi été découverts sur certaines bâches.
Ce qui est le plus choquant, c'est qu'on sent une vraie banalisation. On a accepté que l'exposition soit abîmée à nouveau.
Olivier Ciappaà l'AFP
"Une tentative d'invisibilisation"
Une autre série de photos, exposée en plein air dans le square du Luxembourg, avait été dégradée à deux reprises en juin. En 2015, cette même exposition avait déjà été vandalisée à Toulouse. "C'est un acharnement homophobe", a dénoncé Olivier Ciappa, rappelant que les passages piétons arc-en-ciel à Paris avaient été recouverts de peinture blanche(Nouvelle fenêtre) et d'inscriptions homophobes(Nouvelle fenêtre) quelques jours avant la Marche des fiertés, samedi 30 juin.
Le photographe associe ce vandalisme à "une vraie tentative d'invisibilisation d'une population". "Les homosexuels, c'est 5 à 10% de la population et il y a 300 000 familles homoparentales en France. Quand on essaie d'exister un peu sur l'espace public, de faire partie de la société, il y a des personnes qui tentent de nous effacer", a regretté le photographe.
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