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Manif pour tous : reportage avec "la France du bon sens"

DIAPORAMA SONORE Ils étaient 800.000 selon les organisateurs, 340.000 selon la police. Venus de toute la France, les opposants au mariage pour tous ont réussi à mobiliser dimanche à Paris. Témoignages issus du cortège.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Peu d'originalité dans le cortège en matière de slogans ou
d'affiches. Et pour cause, la majorité des drapeaux et pancartes ont été
distribués par les organisateurs, avec un mot d'ordre avoué : éviter les
dérapages. Et les opposants au mariage et à l'adoption par des couples homosexuels ont réussi leur pari. Partis de plusieurs points de la capitale dimanche pour tous se rassembler au pied de la Tour Eiffel, ils étaient au total 800.000 selon les organisateurs, 340.000 selon la police. 

Ils sont tous venus défendre "les enfants " et "la famille " composée "d'un papa et d'une maman ". "Un enfant son droit c'est d'avoir un papa et une maman " explique par exemple Franck, 40 ans, muni d'une pancarte déclarant "1 père + 1 mère, c'est élémentaire". "C'est comme ça que ça marche, après certes il y a des familles recomposées, des familles monoparentales, mais il n'empêche que l'enfant sait d'où il vient, avec cette loi il n'a plus de repère ", ajoute ce père de famille venu de Bourges, regrettant une loi "faite pour une ultra minorité ".

"Il est  indispensable pour un enfant de bénéficier de l'altérité sexuelle ", considère également Alexis, 41 ans, venu de Strasbourg, avec sa femme et ses trois enfants (à voir dans le diaporama ci-dessus). "À l'heure où on parle de parité dans tous les corps d'Etat et dans les entreprises, on la nie là ou elle est le plus naturel possible : dans le mariage ", ajoute ce père de famille, venu de province spécialement pour cette journée, comme de nombreux manifestants.

Augustin, 9 ans, contre le mariage gay

La plupart défilent en famille et de nombreux enfants prennent part à la journée. Augustin, 9 ans, est capable d'expliquer que "ça ne se fait pas de se marier entre homme et homme ou femme et femme, car ce n'est pas très équitable ". Thérèse, 11 ans, raconte qu'elle est là "pour qu'il n'y ait pas deux hommes ou deux femmes qui se marient entre eux ". Benjamin, 11 ans, lui, est un peu moins loquace, et lorsqu'on l'interroge il commence par répondre "je ne sais ", avant que son père lui souffle de lire sa pancarte.

En parlant d'enfants justement, Françoise, elle, n'aime pas que l'on "instrumentalise les enfants ", comme elle pense que cela est le cas dans le débat sur le mariage et l'adoption par des couples homosexuels. Cette médecin et psychiatre de 75 ans aurait aimé un référendum sur la question, mais dimanche soir, à l'issue de la mobilisation, la ministre de la Justice Christiane Taubira a répété qu'il n'en était pas question.  

"La porte ouverte à ..."

Au-delà du mariage et de l'adoption, les manifestants s'inquiètent aussi beaucoup de la question de la procréation médicalement assistée (PMA). Même si la majorité a récemment renoncé à intégrer cette question dans le projet de loi sur le mariage et l'adoption qui sera discuté à partir du 29 janvier au Parlement. Mais pour les opposants au texte, cette décision a été prise "pour faire passer la pilule ". "La PMA ressortira du chapeau ", croit par exemple savoir cette habitante des Yvelines, au coeur du cortège, brandissant sa pancarte "Trop c'est trop !". 

"En plus, cela peut être une ouverture à autre chose ", ajoute-t-elle. C'est aussi l'inquiétude de cette jeune fille de 17 ans, entourée de ses amis lycéens, venus tous ensemble de la Drôme : "On est contre le mariage gay, pour tout ce qui va se développer après : les mères porteuses, la polygamie... "

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