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Manuel Valls : "La question du regroupement familial peut être posée"

Le ministre de l'Intérieur a répondu au début de polémique sur les propos qu'il auraient tenus sur l'immigration et l'islam lundi lors du séminaire gouvernemental. Il a expliqué mardi matin que la France devait "repenser sa politique migratoire". Plusieurs ministres ont aussi dédramatisé cet épisode.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

L'été agité de Manuel Valls se poursuit. Après les tensions avec Christiane Taubira, le ministre de l'Intérieur aurait fait une sortie lundi sur la politique migratoire et l'islam lors du séminaire gouvernemental de lundi sur l'avenir de la France. Des propos qui auraient heurté certains ministres présents.

Interrogé sur BFMTV mardi matin, Manuel Valls n'était visiblement pas content de revenir sur ce sujet. Il s'est dit à plusieurs reprises "très gêné " d'être questionné sur des propos tenus dans le secret des débats du séminaire. Il a déploré que ces "propos déformés " qui "ne cherchent qu'à nuire " soient sortis de la réunion. 

Pas de démenti

Reste que Manuel Valls ne dément formellement pas les informations rapportés par Libération et Le Parisien selon lesquelles il a déclaré que la pression démographique en Afrique allait obliger la France à "repenser sa politique migratoire ". Et que "la question du regroupement familial pourrait être revue ".

Mardi matin, le ministre de l'Intérieur a expliqué que la pression démographique en Afrique (2 milliards d'habitants dans 10 ans selon des estimations) allait être très importante avec des conséquences sur le plan migratoire. De ce fait, "c'est l'ensemble de nos politiques migratoires qui devront être questionnées pour la France et pour l'Europe, et notamment sur le bassin méditerranéen. Toutes les questions seront posées et [...] parmi d'autres la question du regroupement familial peut être posée ", a-t-il détaillé. 

Le droit au regroupement familial, reconnu par l'Europe, est inscrit dans la loi française depuis 1974. En 2012, selon les statistiques officielles, sur 191.452 nouveaux titres de séjour accordés, 86.572 l'ont été au titre de l'immigration familiale, devant les immigrations étudiante (58.430), humanitaire (18.126) et économique (16.000).

Déminage

Plusieurs membres du gouvernement ont dédramatisé cet épisode mardi matin. Sur France Info, le ministre du Travail Michel Sapin a affirmé que "c'est normal quand même de se poser la question de l'immigration dans 10 ans ". "Cette immigration doit être maîtrisée, évidemment maîtrisée", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a lui qualifié d'"extrapolations " et de "commentaires " les formules litigieuses. "Il n'y a pas de problème Manuel Valls ", a-t-il dit sur Europe 1. Pour la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, "Manuel Valls s'est exprimé comme ministre de l'Intérieur sur son sujet de compétence ". Il n'a, a-t-elle assuré sur iTELE, provoqué "aucune gêne ".

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