Marche blanche après l'assassinat d'un dirigeant du foot en Corse

Massés derrière une banderole portant l'inscription, en français et en
corse, “Plus jamais ça - Mai piu” , 3.000 marcheurs ont effectué une boucle d'environ 2 km à travers Ghisonaccia (Haute-Corse), un bourg rural de 3.580 habitants avant de se réunir au stade municipal.

En survêtement bleu ciel et noir, plusieurs dizaines de jeunes joueurs de
l'Union sportive Ghisonaccia, que Marc Paolini dirigeait depuis 1995, ouvraient le cortège.
_ Ce père de deux enfants âgé de 48 ans avait été tué de deux décharges d'arme de chasse devant son domicile le 16 décembre, dix-septième et dernière personne tuée par balles en Corse l'an dernier.

De “multiples pistes”, selon le procureur de la République, ont été
envisagées après l'assassinat de cet expert automobile qui avait provoqué la stupeur dans la région où il était très apprécié, selon la presse insulaire.

Il avait comparu en septembre 2010 devant le tribunal correctionnel de
Bastia dans une affaire d'escroquerie et de faux en écritures dans des transactions concernant des voitures de sport et de luxe. Le jugement avait été mis en délibéré en janvier.

Dans un silence absolu, la foule s'est ensuite massée en demi-cercle sur la pelouse du stade pour écouter un bref discours contre la violence lu par un dirigeant du club.
_ Estimant que cet assassinat est “la résultante d'un glissement de notre société vers d'autres valeurs que celles qui ont fondé son identité”, il a appelé à lutter contre “la résignation” et “la banalisation de la violence”.

Une dizaine d'élus territoriaux, essentiellement nationalistes, et le président communiste de l'Assemblée de Corse, Dominique Bucchini, ont participé à la marche, qualifiée de “signe encourageant pour l'avenir”.