Migrants : le gouvernement annonce la création de 10.500 places d’hébergements
" Ambitieux" . Voilà comment le gouvernement qualifie le plan dévoilé ce mercredi par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve concernant l’accueil des migrants et la lutte contre l’immigration irrégulière. Il prévoit la création de 10.500 places d’hébergements supplémentaires.
La répartition se fera ainsi : 40.00 places d’hébergements supplémentaires pour les demandeurs d’asiles, d’ici courant 2016, 5.000 places pour les étrangers ayant obtenu le statut de réfugié et 1.500 places d’hébergements d’urgence pour les migrants vivant dans des campements. "La gravité de la crise nécessite d’adapter sans attendre nos moyens en France" , a expliqué Bernard Cazeneuve.
Humanitaire et expulsions
"Ce n'est pas un plan qui viserait à répondre à une urgence dictée par l'actualité récente, mais qui a ambition d'apporter une réponse durable à des dysfonctionnements anciens", a poursuivi le ministre de l’Intérieur. Pour les migrants, les 1.500 places visent à "éviter que ne se constituent des campements de misère " comme à Calais ou à Paris, a expliqué Sylvia Pinel, ministre du Logement. La chasse aux migrants en situation irrégulière se fera plus active. Le ministre veut multiplier par deux le nombre de retours volontaires des migrants économiques et optimiser le remplissage de ses centres de rétention administrative (CRA), dernière étape avant le renvoi forcé.
Il s'agit "d'éloigner davantage ceux qui relèvent de l'immigration irrégulière" , a ajouté Bernard Cazeneuve qui en appelle à une "mobilisation des forces" pour "placer ceux qui doivent l'être en rétention" . L'oppostion n'a pas tardé à réagir par l'intermédiaire de Thierry Mariani, député Les Républicains des Francais de l'étranger, et président de la Commission migration au Conseil de l'Europe : "la générosité dans ce plan c'est plus de places d'accueil et des délais plus rapides pour traiter les demandes d'asile. C'est positif. Mais le problème c'est qu'il n' y a aucune politique européenne de protection de nos frontières."
L'annonce a été accueillie avec plus ou moins d'enthousiasme par la sphère associative. Pour Pierre Henry, président de France Terre d’Asile, "le gouvernement répond à notre demande de la mise en place d’un plan d’urgence pour les migrants. Ce n’est pas rien 4.000 nouvelles places pour les demandeurs d’asile, 5.000 pour les réfugiés. C’est un plan qui n’a pas d’équivalent depuis 15 ans."
De son côté, Jean-Claude Lenoir, président de l’association Salam d’aide aux migrants à Calais estime que "le gouvernement tente de faire des choses, mais ce n’est pas suffisant" .
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