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Nouveaux suicides à France Télécom

Deux salariés de France Télécom se sont suicidés entre mardi et jeudi, hors de leur lieu de travail respectif, a annoncé vendredi la direction du groupe. Celle-ci ne privilégie, ni n'exclut, aucune hypothÚse sur un lien éventuel avec le travail.
Article rédigé par franceinfo
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"L'entreprise est sous le choc", a déclaré un porte-parole.
A Dijon, un salariĂ© ĂągĂ© de 32 ans, employĂ© dans le domaine des services aux entreprises, s'est suicidĂ© jeudi soir Ă  son domicile. D'aprĂšs une source syndicale, il Ă©tait cadre et, comme 35% des salariĂ©s de France TĂ©lĂ©com, sous contrat de droit privĂ©. AprĂšs un arrĂȘt longue maladie, il avait repris le travail il y a quelques mois.

L'autre cas est celui d'un technicien d'une cinquantaine d'annĂ©es, il travaillait dans une unitĂ© d'intervention au service technique de Rouen, en Haute-Normandie. En dĂ©but de semaine, son corps a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans la forĂȘt,; dans sa voiture de service.

Aucun lien n'est établi pour l'instant avec d'éventuels problÚmes professionnels, a expliqué le porte-parole de la direction. "Nous sommes tristes et bouleversés. Nous n'excluons aucune hypothÚse", a-t-il dit.

Cinq cas de suicides en 2010

Ces deux cas portent à cinq le nombre de suicides de salariés depuis début janvier, tous en dehors de leur lieu de travail, d'aprÚs le syndicat Sud qui s'en inquiÚte. Chacun de ces suicides a été confirmé par la direction. Le syndicat Sud fait aussi état de trois tentatives de suicide récentes à Clermont-Ferrand, Albi et Evreux.

"C'est assez insupportable tous ces suicides pour nous", a confiĂ© SĂ©bastien Crozier, prĂ©sident de la CGC/UNSA Ă  France TĂ©lĂ©com. "Il y a toujours cette crise de gouvernance qui empĂȘche la reconstruction sociale de l'entreprise et du personnel", estime le syndicaliste.

Les syndicats avaient donné l'alerte à la suite de plusieurs suicides de salariés ces derniers mois, 35 ces deux derniÚres années, selon le décompte syndical.

Confrontée à cette vague de suicides qui a notamment provoqué l'intervention du gouvernement, la direction a ouvert au début de l'automne dernier une série de négociations sur le stress et les conditions de travail dans l'entreprise.

Dans ce cadre, elle a annoncé le gel des mesures de mobilité jusqu'à la fin de l'année et leur restriction en 2010, ainsi que la suspension de toutes les réorganisations internes à l'entreprise jusqu'au 31 décembre.

Le PDG Didier Lombard, trĂšs critiquĂ© pour ses mĂ©thodes de gestion des ressources humaines, doit laisser les rĂȘnes de l'entreprise Ă  son bras droit StĂ©phane Richard le 1er mars. Il entend toutefois conserver le titre de prĂ©sident jusqu'en juin 2011, terme de son mandat.

Virginie Salanson, avec agences

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