La centrale de Fessenheim, bonne pour le service dix ans encore
Il est en fonction depuis 1978 ; le réacteur nucléaire numéro un de la centrale de Fessenheim a encore de beaux jours devant lui : l'Autorité de sûreté nucléaire autorise son exploitation pour dix années supplémentaires. A condition de réaliser, tout de même, quelques travaux de sécurité.
_ L'ASN demande à EDF que le radier - le soubassement en béton situé sous le réacteur - de l'unité n°1 de Fessenheim soit renforcé avant le 30 juin 2013, afin d'augmenter sa résistance en cas d'accident grave avec percement de la cuve. L'ASN souhaite aussi l'installation, avant le 31 décembre 2012, de dispositifs de secours permettant d'évacuer la puissance résiduelle, qui perdure au-delà de l'arrêt du
réacteur, en cas de perte de la source de refroidissement.
Cela dit, cet avis de l'ASN est “sous réserve des conclusions à venir des évaluations complémentaires de sûreté (ECS)” engagées à la suite de la catastrophe de Fukushima - chacun des 58 réacteurs français doit être expertisé.
Pour autant, le gouvernement marche sur des œufs. “Ce rapport est une étape nécessaire (...), mais en l'occurrence, (pour) Fessenheim, ce serait une mésinterprétation que d'en conclure que 'ça y est, le gouvernement a décidé de prolonger pour dix ans'. Ce n'est pas le cas”, a ainsi déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie.
_ En clair, il est urgent d'attendre... les évaluations complémentaires de sûreté.
Cette précaution sémantique n'a pas vraiment convaincu les opposants au nucléaire. “C'est incohérent. Elle est sûre ou elle n'est pas sûre cette centrale?
C'est quoi cette histoire?” s'est emporté Jean-Marie Brom, physicien au CNRS et
porte-parole du réseau Sortir du nucléaire.
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