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Sanctions contre la Corée du Nord : "La pression économique sur Pyongyang est sans précédent"

"La Corée du Nord n'a quasiment plus aucune source de devises étrangères" a détaillé Antoine Bondaz, chercheur, sur franceinfo lundi, après le vote de nouvelles sanctions onusiennes contre la Corée du Nord.   

Article rédigé par franceinfo
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 Kim Jong-Un le 23 décembre 2017.  (AFP PHOTO / KCNA VIA KNS)

Le Conseil de sécurité de l'ONU a durci vendredi 22 décembre les sanctions contre la Corée du Nord par un vote unanime sur une résolution américaine, en s'attaquant notamment au pétrole.

Pour Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique et enseignant à Sciences-po, "la pression économique sur la Corée du Nord est sans précédent" afin de l'obliger à renoncer à son programme nucléaire. "D'une certaine façon, la communauté internationale met aujourd'hui Kim Jong-Un face à un dilemme : si vous voulez du développement économique, il faudra renoncer à vos armes nucléaires et balistiques", analyse le chercheur sur franceinfo.

franceinfo : la Corée du Nord a parlé d'un "acte de guerre", après l'adoption de ce nouveau train de sanctions. Ce ne sont que des mots ?

Antoine Bondaz : C'est la rhétorique habituelle de la Corée du Nord qui, plusieurs fois par an, considère que les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU sont des actes de guerre. Ce qui est important, c'est que c'est la troisième résolution impliquant des sanctions économiques contre la Corée du Nord. Cela n'était jamais arrivé. Aujourd'hui, la pression économique sur la Corée du Nord est considérable.

Ces sanctions économiques impliquent notamment des restrictions sur les importations de pétrole. Cela peut-il être efficace ?

Les sanctions ont trois objectifs principaux : afficher l'unité de la communauté internationale dans sa critique du programme nucléaire balistique nord-coréen, accroître considérablement le coût de ce programme pour la Corée du Nord et empêcher le régime politique nord-coréen de réaliser ses objectifs. D'une certaine façon, la communauté internationale met aujourd'hui Kim Jong-Un face à un dilemme : 'si vous voulez du développement économique, il faudra renoncer à vos armes nucléaires et balistiques.'

Le fait que la Chine et la Russie aient voté elles aussi ces sanctions prouve-t-il qu'il y a une unité de la communauté internationale sur le dossier nord-coréen ?

Il y a clairement une unité du Conseil de sécurité des Nations unies. Par contre, il y a encore une différence sur la méthode réelle qu'il faut mettre en œuvre et sur l'objectif à plus ou moins long terme. Aujourd'hui, l'objectif commun est en tout cas de ramener la Corée du Nord à la table des discussions, afin de négocier sur le long-terme sa dénucléarisation.

Des sanctions ont été déjà lancées par le passé. Pourquoi fonctionneraient-elles maintenant ?

Encore une fois, les sanctions seules ne suffisent pas. Elles sont nécessaires mais insuffisantes si elles ne sont pas associées à des rounds de dialogue avec le régime nord-coréen. Sauf que là, on peut considérer que la pression économique est sans précédent sur la Corée du Nord. Les sanctions économiques n'ont commencé qu'en 2016 et ont vraiment été renforcées cette année, à tel point que la Corée du Nord n'a quasiment plus aucune source de devises étrangères, puisqu'elle ne peut quasiment plus rien exporter.

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