Tags révisionnistes à Oradour-sur-Glane : le gouvernement vise des filières "parfois organisées au niveau international"
Après la découverte de tags révisionnistes au Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, la classe politique française a fait part d'une consternation unanime, appelant à faire la justice sur cet acte.
Ce qu'il faut savoir
Le mot "martyr" rayé d'un trait de peinture blanche, la mention "menteur" ajoutée et accompagnée d'une référence à un militant condamné pour négationnisme. Des tags révisionnistes ont été découverts vendredi 21 août sur les murs du Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Au lendemain des faits, samedi 22 août, la classe politique dénonce cet acte, qui vise un village martyr de la Seconde Guerre mondiale, et appelle à traduire ses auteurs en justice.
"Des filières parfois organisées au niveau international." En visite sur place, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, a dénoncé un acte "lâche, violent et grave", qu'il est "nécessaire de ne pas laisser passer". Ancien député de la circonscription, il a évoqué, sur BFMTV, des "filières d'extrême droite, négationnistes, parfois organisées au niveau international", qui nécessiteront "énormément de moyens pour les traquer et éventuellement pour les punir".
• Colère de l'exécutif. Dans un communiqué, l'Elysée indique qu'Emmanuel Macron "condamne avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable". Le chef de l'Etat "assure que tout sera fait pour que les auteurs de cet acte soient traduits en justice". Le Premier ministre, Jean Castex, fait part de sa "colère" et de sa "consternation". Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, souhaite que justice soit rapidement faite après cette "salissure abjecte".
Condamnations de toute la classe politique. Les politiques de tout bord ont réagi. "Honte aux responsables", a écrit Adrien Quatennens, coordinateur de La France insoumise. Le député Les Républicains Eric Ciotti se dit "écœuré et révolté" et appelle à "renforcer la transmission de cette mémoire". Au Rassemblement national, le député Sébastien Chenu se montre tout aussi ferme : "Honte à ceux qui souillent la mémoire de ce village martyr."
Plus de 600 habitants massacrés. Le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, ouvert en 1996, explique aux visiteurs des ruines du village martyr le contexte du massacre survenu le 10 juin 1944. Ce jour-là, la division SS Das Reich tuait 642 villageois. Les soldats nazis avaient rassemblé les hommes dans les granges du village et les avaient fusillés. Ils avaient regroupé femmes et enfants dans l'église avant d'y mettre le feu.