Pas de légalisation de l'euthanasie à l'horizon
L'affaire avait fait grand bruit, en mars dernier. Chantal Sébire, atteinte d'une tumeur incurable, avait publiquement demandé à mourir. Sa demande n'avait pu être exaucée - elle était finalement morte, après avoir ingéré des somnifères.
Toujours est-il que le gouvernement s'était saisi de l'affaire pour demander à Jean Leonetti, déjà auteur d'une loi de 2005 sur la fin de vie, de présider une mission parlementaire, chargée de faire le point sur la loi.
_ Après près de huit mois de travaux, la mission, qui a reçu 58 témoignages, et s'est rendue dans plusieurs pays, remet son rapport au Premier ministre aujourd'hui.
Ce travail a été l'occasion d'une vaste remise à plat de ce qui existe en France et ailleurs.
_ Au final, cette mission a conduit Jean Leonetti à “reconsidérer toutes
les hypothèses juridiques: dépénalisation ou exception d'euthanasie et suicide
assisté”. Selon lui, le constat est sans appel : ces options “posent plus de problèmes humains et juridiques qu'elles n'en résolvent” .
D'ailleurs, dit-il, en Suisse, l'hôpital de Lausanne a ouvert ses portes aux associations proposant le suicide assisté - mais “n'a eu qu'une demande en un et demi”.
_ Et dans les pays où les soins palliatifs ont été développés, comme la Hollande, l'euthanasie régresse, “car cette prise en charge diminue considérablement la demande de mort.”
Bref, les élus formulent 20 propositions, mais écartent l'exception d'euthanasie et l'assistance au suicide.
Parmi les propositions, la mise en place d'un congé d'accompagnement de 15 jours, pour un proche du mourant, payé par l'employeur ; ou encore un meilleur recours à la sédation terminale, pour éviter de trop grandes souffrances ; la nomination d'un référent dans chaque région, la création d'un observatoire de fin de vie, l'amélioration de la formation aux soins palliatifs. Mais pas question pour autant d'aide au suicide...
Guillaume Gaven, avec agences
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