Philosophie : Maxime Rovere, la notion de don et "l'échange d'amour"

"Plus on donne à quelqu'un, plus il doit donner quelque chose en retour. (...) Le problème du don, c'est qu'il engendre presque toujours de la dette. Don, contre-don, c'est une logique qui a été bien étudiée entre les sociétés, mais ça marche aussi avec les individus", explique le philosophe Maxime Rovere. Entre les enfants et les parents, c'est une mécanique similaire : "Ce que les enfants donnent en retour, c'est leur propre existence, c'est ça que donne un bébé à sa maman qui l'allaite. La maman lui donne le moyen d'exister."

Échange d'attentions

Mais en grandissant, accepter de recevoir devient une problématique potentielle. Peut-on accepter de recevoir en rendant en retour ? Pour Maxime Rovere, c'est une question d'affection ou de reconnaissance. "Ce qui donne sens au don, c'est son échange d'amour. Il ne va pas engendrer de dette si on accepte de rendre ce qui est vraiment important, cette dose d'affection. Après, s'il y a un transfert d'argent, d'objet, d'attention, c'est relativement secondaire puisque c'est ce dans quoi s'exprime? la chose fondamentale que les humains échangent entre eux", juge le philosophe.