Policiers agressés à Joué-lès-Tours : la piste terroriste évoquée
Il y a toujours beaucoup d'interrogations après l’agression de plusieurs policiers et la mort samedi d'un jeune homme au commissariat de Joué-lès-Tours, en Indre et Loire. Selon les premiers témoignages recueillis au commissariat, l’individu aurait sonné à l’interphone de l'hôtel de police vers 14h. Il était très "agité", selon des témoins, qui affirment que lorsque les policiers ont ouvert la porte, l'agresseur aurait sorti un couteau qu’il aurait caché derrière le dos, et il aurait alors immédiatement cherché à les poignarder. Le jeune homme a blessé trois fonctionnaires au total. Deux policiers ont été plus sérieusement touchés, l’un d’eux a été violemment frappé au visage et l’agresseur semblait vouloir atteindre le cou. Selon les témoins présents, le jeune homme aurait crié "Allahu Akbar", c'est-à-dire "Dieu est le plus grand", en arabe, au moment de l'agression. Il a ensuite été abattu par des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme de leur service.
La piste terroriste "ne peut pas être écartée"
Le ministre de l'Intérieur, qui s’est rendu sur place en fin de journée, a confirmé ces témoignages, tout en insistant sur la prudence qu’il fallait observer à ce stade de l’enquête. Cette enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris pour tentative d'assassinat et association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste. Nicolas Comte, porte-parole du syndicat Unité Police SGP-FO, indique que les mots prononcés par l’agresseur au moment des faits "peuvent laisser penser qu’il s’agit d’un attentat ". D'autre part, "il semblerait qu’il ait un entourage dans lequel figureraient des islamistes, son frère notamment ", poursuit-il. "Pour l’instant, il faut évidemment être prudent ", souligne également Nicolas Comte, mais la piste terroriste "pour laquelle figurent de lourds indices, ne peut pas être écartée ", selon lui. "On va mener des perquisitions pour trouver d’une part les motivations, pour trouver les éventuels complices, pour savoir si c’est effectivement un islamiste qui a voulu attaquer des policiers pour ces raisons-là ou s’il s’agit de quelqu’un qui éventuellement est également dérangé ", explique Nicolas Comte.
L'agresseur n'était "pas fiché"
Pour le moment, ce que l'on sait de l’agresseur, c'est qu'il avait 20 ans et avait pour prénom Bertrand. Il était Français, né au Burundi en 1994. Il était connu des services de police pour des faits de délinquance classiques, non liés à des activités à caractère terroriste. Il n’était donc "pas fiché à la DGSI ", a confirmé samedi Bernard Cazeneuve. Son frère en revanche était, selon plusieurs sources, surveillé pour islamisme radical. Il aurait eu des velléités de départ en Syrie avant de renoncer.
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