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Porter la kippa ou pas : "Il ne faut pas trop la ramener…"

Le débat sur le port de la kippa continue d'alimenter les discussions dans les familles juives de France. Faut-il éviter de porter ce couvre-chef dans la rue ou faut-il continuer de vivre comme avant, en assumant pleinement son judaïsme. Cécilia Arbona a rencontré une famille des Yvelines où la mère et le fils sont en désaccord sur cette question.
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Porter la kippa ou pas : le débat a rebondi cette semaine © Fotolia - lucato)

Nous nous sommes donné rendez-vous sur le parking d'un centre commercial, bondé en ce samedi de soldes. Léa tremble un peu dans sa parka à cause du froid piquant et aussi à cause du sujet de l'interview qui la rend très nerveuse. Depuis l'attentat de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes il y a un an, cette mère de trois enfants n'est plus sereine. "C'est malheureux à dire mais je suis contente que mes enfants n'aillent pas dans une école juive. C'est un danger. Je dis à mes enfants d'être discrets. Et je pense qu'il ne faut pas se balader avec la kippa sur la tête mais porter une casquette".

Porter la kippa ou pas : "Il ne faut pas trop la ramener…" - un reportage de Cécilia Arbona

 A ses côtés, son fils ainé Samuel, 16 ans, lycéen en classe de seconde, montre des signes d'agacement. Il se balance d'un pied sur l'autre et a envie de dire ce qu'il a sur le cœur. "On doit assumer pleinement d'être juif. Ce n'est pas à nous de changer. C'est à l'Etat de faire quelque chose."

 

Mardi dernier, lorsque le président du consistoire de Marseille a recommandé de ne plus porter la kippa dans la rue par mesure de sécurité, Léa a aussitôt mis en garde ses deux fils, le plus jeune âgé de 9 ans et Samuel, l’aîné.  "A l'extérieur, je pense qu'il ne faut pas trop la ramener" continue Léa. "Je n'ai pas peur d'affronter quelqu'un qui va me traiter de sale juif " répond Samuel. 

La peur de Léa est telle que cette maman hésite aujourd'hui à crier les prénoms, à consonance hébraïque, de ces fils, tous les deux licenciés dans un club de football de banlieue.

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