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Première reconduite de Roms en Roumanie depuis les mesures gouvernementales

Brice Hortefeux l'a annoncé hier : un vol reconduisant des Roms en situation irrégulière dans leurs pays d'origine partira demain. C'est la première expulsion depuis que le ministre de l'Intérieur a annoncé fin juillet une série de mesures contre les Roms. Le gouvernement roumain se dit inquiet des "risques de dérapage populiste" en France.
Article rédigé par franceinfo
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Pas question de parler de "vols spéciaux" ou de "charters". Ces Roms vont être reconduits à Bucarest dans un avion "affrété" , "sur la base du volontariat". 79 personnes qui ont accepté de rentrer dans leur pays d'origine - contre une aide au retour de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur - quitteront demain la France pour Bucarest.

C'est la première reconduite à la frontière depuis l'annonce des mesures très controversées de Brice Hortefeux à l'encontre des Roms et des gens du voyage. Le ministre de l'Intérieur s'est d'ailleurs réservé la primeur de l'annonce, lors d'un déplacement à Toulon... suivi quelques minutes plus tard par Eric Besson, lui aussi en visite à Toulon.

Le ministre de l'Immigration a d'ailleurs tenu à minimiser cette annonce : "Nous sommes dans le cadre
de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d'origine" assure Eric Besson, affirmant qu'il n'y a là rien d'"exceptionnel".

700 Roms expulsés d'ici fin août

Brice Hortefeux a affirmé que 51 camps illicites avaient été démantelés cet été, et il a confirmé l'objectif d'expulser 700 Roms d'ici la fin du mois. Fin juillet, le ministre de l'Intérieur avait promis une expulsion "quasi-immédiate" des Roms vers la Roumanie ou la Bulgarie en cas d’atteintes aux biens ou de fraudes. En 2009, déjà, plus de 10.000 Roms ont été expulsés.

Une situation qui inquiète le gouvernement roumain : le ministre des Affaires Etrangères, Teodor
Baconschi, voit des "risques de dérapage populiste" et de
"réactions xénophobes" sur la question des Roms en France. Il a plaidé pour une approche franco-roumaine concertée, sans "fièvre
électoraliste artificielle".

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