Prison de la Santé : un détenu se pend avec son kit anti-suicide

C'est la deuxième fois en six mois qu'un détenu parvient à utiliser son kit anti-suicide pour... se suicider. Déjà en avril dernier, un détenu de 23 ans s'était pendu en utilisant le pyjama de son kit, en l'accrochant aux barreaux de sa cellule du centre pénitentiaire du Havre.

Cette fois la scène s'est déroulée à la prison de la Santé, à Paris. Dans la nuit de dimanche à lundi, un jeune de 23 ans est mort après s'être pendu de la même manière. Selon l'Observatoire international des prisons (OIP), le jeune détenu avait effectué plusieurs séjours au mitard et déjà tenté de mettre fin à ses jours.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

Le kit anti-suicide remis en cause

Ces kits anti-suicide ont été lancés il y a trois ans par Michèle Alliot-Marie, afin de lutter contre une vague de suicides en prison. Ils comprennent notamment des matelas anti-feu et des pyjamas en papier à usage unique pour éviter les pendaisons. Plus de 1.100 kits ont été utilisés depuis 2009.

Mais selon l'OIP, malgré ces kits, les chiffres stagnent. Un total de 58 personnes écrouées (incluant les condamnés bénéficiant d'un aménagement de peine) se sont suicidées au premier semestre de 2011, comparé à 61 pendant la même période l'an dernier.

Et pour l'OIP, ce kit ne répond pas aux bonnes questions. "Toutes les mesures qui devraient permettre aux détenus d'aller mieux : le développement des relations sociales, des soins, des liens avec la famille, tout cela n'est pas pris en compte", déplore François Besse, en charge des questions de santé à l'OIP.

Clara Beaudoux, avec agence