Action des surveillants pénitentiaires : le syndicat SNP-FO appelle "à ce que les agents n'aillent pas travailler"
Emmanuel Baudin, secrétaire général du syndicat SNP-FO, a appelé à ce que les agents dans tous les établissements pénitentiaires français n'aillent pas travailler afin de "mettre une pression telle que l'on va être obligé de nous entendre".
Le syndicat SNP-FO a appelé, "à ce que les agents pénitentiaires ne prennent pas leur service et n'aillent pas travailler", a indiqué son secrétaire général, Emmanuel Baudin, vendredi 19 janvier sur franceinfo. Pour dénoncer les violences dont ils sont victimes et réclamer plus de sécurité, les personnels pénitentiaires ont lancé un mouvement national, depuis une semaine.
Les agents prennent des risques, ils risquent d'être virés, révoqués
Emmanuel Baudinà franceinfo
"Il y a trois établissements pénitentiaires en Corse, il n'y aura aucun surveillant dans ces établissements demain [samedi]. Il y en a déjà 11 qui le font en France. On demande à ce que ce soit fait sur toute la France", a détaillé Emmanuel Baudin.
Avec cet appel, le secrétaire général de FO Pénitentiaire souhaite "mettre une pression telle que l'on va être obligé de nous entendre et on va obtenir de vraies choses pour essayer de régler le problème de la sécurité et l'attractivité de ce métier".
Demande de plus de moyens humains et matériels
Parmi les revendications des surveillants pénitentiaires, il y a le fait d'avoir plus de moyens matériels et humains. "On réclame le pistolet à impulsion électrique pour éviter les agressions. On demande aussi du personnel, mais l'administration pénitentiaire est incapable de recruter", a expliqué Emmanuel Baudin, avant de poursuivre sur la question salariale. "Il nous faut des salaires en adéquation, il faut attirer les gens plutôt que les voir partir à la police."
Le secrétaire général de FO Pénitentiaire reconnaît également que la surpopulation carcérale est un problème : "De meilleures conditions pour les détenus, ce sont forcément de meilleures conditions de travail pour les surveillants pénitentiaires. Quand vous ouvrez une cellule et qu'ils sont 3-4 derrière la porte, c'est dangereux et puis ça créé des conflits entre les détenus et c'est le surveillant qui se retrouve à devoir les régler."
La ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est rendue à Borgo (Haute-Corse), vendredi, après l'agression de deux surveillants par un détenu suivi pour radicalisation. Les deux gardiens sont grièvement blessés. Cette agression intervient en plein mouvement de protestation des surveillants pénitentiaires.
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