Conditions indignes de détention : "C'est de pire en pire", selon Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté
Les conditions de détention dans les prisons françaises sont "de pire en pire", s'indigne jeudi 3 octobre sur franceinfo Dominique Simonnot. La contrôleure générale des lieux de privation de liberté publie un rapport qui montre que les recours contre les conditions indignes de détention restent "limités et faiblement mobilisés" par les prisonniers malgré un nombre record de détenus dans les prisons françaises.
Au 1er septembre, les prisons françaises comptaient 62 014 places opérationnelles pour 78 969 détenus. "C'est catastrophique, les surveillants comme les détenus sont laissés à l'abandon", insiste Dominique Simonnot. "Qu'attend-on de la peine ?", s'interroge-t-elle. "Payer 110 à 120 euros par jour pour un détenu pour fabriquer de la récidive, ça me paraît un peu cher", ajoute Dominique Simonnot qui affirme que "la réinsertion pour apprendre un métier", "apprendre à vivre en société", est "impossible" en prison.
Un manque de surveillants
"Il n'y a pas de semaine où les médecins des prisons ne nous appellent pour nous dire 'au secours, on ne peut plus soigner les gens'", rapporte Dominique Simonnot qui rappelle qu'en prison 30% des détenus sont atteints de graves troubles mentaux. Les médecins expliquent "qu'il n'y a plus assez de surveillants" pour amener les détenus, trop nombreux.
Les peines courtes et immédiatement exécutées voulues par la Premier ministre "existent déjà", réagit Dominique Simonnot. Concernant la construction de prisons, également évoquée par Michel Barnier, "c'est une promesse qui n'aboutira pas", estime-t-elle.
"15 000 places avaient été promises en 2017, moins de 5 000 qui sont sorties de terre."
Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de libertésur franceinfo
Elle appelle les avocats à se saisir des recours contre les conditions indignes en détention, "si c'est la seule manière de faire bouger les lignes, le gouvernement et la politique carcérale", conclut-elle.
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