Deux surveillants agressés à la prison de Bordeaux-Gradignan
Deux surveillants de la prison de Bordeaux-Gradignan (Gironde) ont été blessés, lundi 26 août, aprÚs des agressions commises par deux détenus sur fond de "surpopulation chronique", ont annoncé mardi des syndicats pénitentiaires.
Un agent membre d'une Ă©quipe locale de sĂ©curitĂ© pĂ©nitentiaire, chargĂ©e des extractions, a d'abord Ă©tĂ© agressĂ© par un dĂ©tenu au sein de la structure d'accompagnement vers la sortie, lors d'une fouille. Le dĂ©tenu lui a portĂ© des "coups de poing au visage", a expliquĂ© Ă l'AFP Francis Vandenschrick, du syndicat FO PĂ©nitentiaire. "RestĂ© conscient, ce dernier a voulu saisir les jambes du dĂ©tenu pour l'amener au sol. Le dĂ©tenu lui a envoyĂ© des coups de genoux dans la tĂȘte." Souffrant de "plusieurs contusions", ce surveillant a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une ITT de sept jours, d'aprĂšs les syndicats FO et UFAP-Unsa Justice.
La seconde agression s'est produite environ 40 minutes plus tard, lorsqu'un autre dĂ©tenu a refusĂ© de retourner en cellule. Un brigadier-chef a reçu "plusieurs coups de poing au visage" et "des coups de pied au sol", selon Francis Vandenschrick. La victime, "extrĂȘmement choquĂ©e", a eu la lĂšvre ouverte.
Un nouveau centre "dĂ©jĂ dĂ©passĂ©"Â
Le syndicaliste dĂ©nonce la "surpopulation chronique" du centre pĂ©nitentiaire, malgrĂ© l'inauguration en mai d'un nouveau bĂątiment flambant neuf. La premiĂšre Ă©tape d'un futur complexe de 600 places Ă l'horizon 2027, censĂ© rĂ©duire la pression carcĂ©rale.Â
En 2022, un rapport de la contrÎleuse générale des lieux de privation de liberté avait jugé les conditions à Bordeaux-Gradignan "particuliÚrement indignes", voire "inhumaines". Au 1er juillet, 893 détenus étaient écroués dans cette prison pour une capacité de 539 places, soit une densité de 165,7%, selon le ministÚre de la Justice. La nouvelle structure aurait dû absorber "l'ensemble des matelas au sol" de l'ancien bùtiment, mais à fin août, 130 détenus dormaient par terre. "On en a 20 de plus qu'avant l'ouverture" en mai, déplore Francis Vandenschrick. "Le nouveau centre est déjà dépassé."
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