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Libération conditionnelle de Michel Cardon : "C'est beaucoup d'émotion et une grande joie pour lui", déclare son avocat

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Article rédigé par franceinfo
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Me Eric Morain, l'avocat d'un des plus anciens détenus de France a expliqué vendredi sur franceinfo combien le chemin a été "long, compliqué, difficile, aride, avant d'arriver à une telle décision".

Me Eric Morain a déclaré vendredi 30 mars sur franceinfo vivre "une des plus grandes émotions" de sa vie professionnelle. Son client, Michel Cardon, l'un des plus anciens détenus de France, va être libéré, après 40 ans de prison. Il s'agit d'une libération conditionnelle, effective à partir du 1er juin 2018, fait savoir son avocat Eric Morain après que le tribunal d'application des peines d'Arras a rendu sa décision.

Eric Morain explique que cette décision a été obtenue après "Dix-huit mois de travail, dix-huit mois de combat... mais ça n'a rien à voir avec les quarante ans, cinq mois et trois jours de détention. C'est beaucoup d'émotion et une grande joie pour lui".

Condamné pour le meurtre de son voisin

Michel Cardon, incarcéré à la prison de Bapaume (Pas-de-Calais) depuis 1977, avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d'un voisin, qu'il avait cambriolé avec un complice, en 1979. Au cours des mois d'avril et de mai, l'homme âgé de 67 ans va bénéficier de permissions de sortie, et le 1er juin, il rejoindra un centre d'hébergement et de réinsertion sociale dans le Val-d'Oise, a indiqué son avocat à franceinfo.

"C'est aussi un travail avec plein de personnes qui l'ont entouré, a poursuivi l'avocat. Des spécialistes des longues peines, ce que je ne suis pas : les avocats, l'Observatoire international des prisons, les associations de réinsertion qui ont aidé à bâtir ses projets et à soutenir Michel Cardon."

"S'il n'y a pas de soutien extérieur, il n'y a pas d'espoir de sortie, raconte Me Eric Morain. C'est dire combien le chemin est long, compliqué, difficile, aride, avant d'arriver à une telle décision. Il faudrait sans doute que ça change, il faudrait évidemment que ça change".

Désormais, "il ne va plus être le détenu oublié de Bapaume, il va changer de région et de département pour essayer de vivre quelques années libre", a conclu Eric Morain.

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